L’appendicite est une inflammation aiguë de l’appendice qui provoque généralement des douleurs abdominales, de la fièvre ou des troubles digestifs. Quels sont les symptômes ? Comment la traiter ? Voici tout ce que vous devez savoir à son sujet.
La définition de l’appendicite
C’est l’inflammation aiguë de l’appendice, qui est un diverticule naturel qui prolonge le cæcum (entre l’intestin grêle et le colon droit). Le diagnostic de l’appendicite impose une résection chirurgicale rapide car il n’y a pas de parallélisme entre les signes cliniques et l’importance des lésions anatomiques.
Le pic de fréquence se situe entre 15 et 30 ans bien que l’appendicite puisse survenir à tout âge.
Les différentes formes de l’appendicite
Il s’agit de :
- L’appendicite aiguë qui survient généralement avant l’âge de 30 ans (surtout entre 10 et 14 ans, et 25 et 34 ans). L’inflammation arrive brutalement ;
- L’appendicite chronique se manifeste par des douleurs de longue durée. Elle reste rare contrairement à la forme aiguë.
Symptômes de l’appendicite : où se situe la douleur ?
D’habitude, le début est brutal avec chez le patient :
- Une douleur vive située dans la fosse iliaque droite (FID) qui est la zone en bas et à droite de l’ombilic. Les douleurs sont vives, paroxystiques au niveau du ventre, irradiant vers les lombes et la racine de la cuisse droite ;
- Des vomissements sont discrets, alimentaires ou bilieux, et peuvent être remplacés par des nausées ;
- Une fièvre est souvent modérée autour de 38°5. Le pouls est accéléré en rapport avec cette hyperthermie.
- La langue est recouverte d’un enduit blanchâtre. Le faciès n’est pas fatigué.
- Une constipation est parfois associée.
À l’examen, l’abdomen n’est pas ballonné et respire normalement.
La palpation douce et prudente met en évidence une douleur provoquée constante, vive au niveau du point de Mac Burney (milieu d’une ligne imaginaire partant du nombril et allant à l’épine iliaque antérosupérieure). Cette douleur provoquée s’accompagne d’une défense provoquée souvent discrète et d’une hyperesthésie cutanée.
La douleur devient plus vive si l’on fait lever au malade sa jambe droite tendue.
Les touchers pelviens (toucher rectal et toucher vaginal chez la femme) révèlent une douleur au sommet droit du cul-de-sac de Douglas. Cependant, il faut savoir que le diagnostic d’appendicite, réalisé par le médecin, n’est pas aisé en pratique car les différents symptômes (ou certains) peuvent ou non coexister.
Les autres formes d’appendicite
Les signes cliniques sont malheureusement loin d’être toujours aussi faciles à reconnaître. Plusieurs cas atypiques rendent le diagnostic beaucoup plus difficile :
_L’appendicite du jeune enfant et de la personne âgée ;
_L’appendicite de la femme enceinte ;
_L’appendicite décapitée par un traitement antibiotique prescrit à l’aveugle ;
_L’appendicite de siège ectopique (différent) : pelvien, sous-hépatique, rétro-cæcal, mésocoeliaque…
Les causes de l’appendicite
Les causes ne sont pas bien connues. Dans la plupart des cas, des morceaux de selles dures, un corps étranger voire des vers viennent obstruer l’intérieur de l’appendice. Cela provoque alors une inflammation et une infection de l’appendice. Sans traitement, celle-ci se perfore entraînant un abcès et une péritonite.
La péritonite, la complication d’une appendicite
Definition
C’est l’inflammation ou l’infection du péritoine, suite à la rupture de la paroi de l’appendice. La péritonite d’emblée est parfois la forme révélatrice d’une appendicite perforée. Elle peut également être la complication d’une appendicite non traitée.
Symptômes
La péritonite purulente a un début très brutal marqué par des douleurs violentes de la fosse iliaque droite (FID) qui se généralisent rapidement à tout l’abdomen.
_Les vomissements sont constants.
_L’arrêt des matières et des gaz n’est pas net.
_La fièvre est à 40°C.
_Le pouls est rapide en rapport avec la fièvre.
_La langue est chargée, le faciès est angoissé.
Les symptômes sont marqués : l’abdomen est immobile et ne respire pas. La palpation met en évidence une contracture rigide, tonique, invincible, douloureuse des muscles abdominaux prédominant dans la FID. L’hyperesthésie cutanée est nette : le patient refuse que le médecin lui palpe le ventre. Le toucher rectal est très douloureux.
Diagnostic
Devant cette péritonite, le médecin doit éliminer la perforation d’ulcère gastroduodénal : la matité préhépatique (son mat à la percussion sous le foie) est conservée (à la différence de la péritonite par perforation d’ulcère) et la radiographie de l’abdomen sans préparation (ASP) montre l’absence de pneumopéritoine.
Le traitement chirurgical est urgent.
À l’intervention, le chirurgien trouve du pus dans le péritoine, des fausses membranes et une perforation appendiculaire. Le prélèvement permet d’identifier le germe et de pratiquer un antibiogramme.
Diagnostic : les examens et analyses complémentaires
_Le diagnostic d’appendicite aiguë est d’abord clinique mais des examens complémentaires peuvent être utiles.
_La numération formule sanguine montre une hyperleucocytose à polynucléaires. La vitesse de sédimentation est accélérée ;
_Les examens d’imagerie peuvent être utiles en cas de difficulté diagnostique mais c’est surtout l’échographie qui donne souvent des images typiques ;
_La radiographie de l’abdomen sans préparation est normale une fois sur deux. Dans 10 % des cas, elle montre un stercolithe (calcification opaque). Elle sert surtout à éliminer un autre diagnostic chirurgical.
Ne pas confondre avec…
Il faut distinguer l’appendicite aiguë de pathologies dont le tableau clinique peut être voisin :
_Pneumonie de la base droite (radio des poumons) ;
_Colique néphrétique ;
_Pyélonéphrite (infection du rein), qui est recherchée par l’échographie ;
_Hépatite virale (dosage des transaminases)…
_L’adénolymphite mésentérique n’est découverte que pendant l’intervention. Bien souvent, le chirurgien doit
_prendre la décision d’opérer parce qu’à l’angine ou à la rhino-pharyngite font suite des signes abdominaux.
_L’intervention découvre un appendice sain, des adénopathies (ganglions) mésentériques, un épaississement de
_la paroi du cæcum et de l’iléon terminal.
Parmi les affections génitales, la grossesse extra-utérine et la torsion d’un kyste de l’ovaire sont des découvertes opératoires.
Une salpingite peut faire hésiter avec une appendicite pelvienne. L’échographie est utile. La coelioscopie est parfois pratiquée.
Parmi les affections chirurgicales, l’infection d’un diverticule de Meckel, une maladie de Crohn, une cholécystite aiguë, un ulcère perforé ou une pancréatite aiguë justifieront une voie d’abord appropriée.
Les traitements de l’appendicite
Appendicectomie classique
L’appendicectomie se fait sous anesthésie générale avec intubation. L’incision habituelle se fait sur le flanc droit et n’est que de quelques centimètres. Toute difficulté rencontrée par le chirurgien conduit à agrandir l’incision.
L’intervention consiste à retirer l’appendice malade. Le temps moyen est de 30 minutes.
En postopératoire, la perfusion est enlevée après la 6° heure. Les douleurs cèdent sous calmants. L’état nauséeux avec parfois des vomissements gênent l’opéré pendant un ou deux jours. Dès le lendemain, le patient se lève. L’alimentation légère est reprise précocement. Les antibiotiques et anticoagulants ne sont pas utilisés à titre systématique.
L’émission des gaz marque le début de la guérison vers la 48° heure, la sortie est possible après quelques jours. L’ablation des fils se fait au 7° jour. L’arrêt de travail est de 2 à 3 semaines.
La décision d’opérer est prise au moindre doute en France mais le nombre d’appendicectomies est en constante diminution, signe d’une amélioration du diagnostic. Les risques de l’appendicectomie inutile sont minimes. Le risque vital est 40 fois inférieur à celui d’un retard thérapeutique engendrant une perforation et une péritonite.
Appendicectomie sous coelioscopie
L’appendicectomie peut également être pratiquée par voie coelioscopique. La coelioscopie apporte souvent la clé du diagnostic dans ces douleurs de la fosse iliaque droite et permet en même temps le traitement.
L’intervention se pratique sous anesthésie générale. L’abdomen est distendu par insufflation gazeuse puis le coelioscope est introduit par voie ombilicale dans la cavité péritonéale.
C’est un tube composé de fibres optiques, qui va permettre à une caméra vidéo de capter les images de l’intérieur de l’abdomen. Les outils sont mis en place par de minuscules points de ponction. L’appendice est ensuite cherché, libéré, observé et la voie d’extraction est ensuite choisie si besoin.
Les suites opératoires sont très simples : reprise des gaz et du transit en 24 heures, absence de douleurs cicatricielles et de cicatrices, sortie de l’opéré au 3° jour, reprise de l’activité 2 à 4 jours plus tard.
Le traitement antibiotique
Le recours à certains antibiotiques peut parfois retarder ou remplacer la chirurgie.
L’opération de l’appendicite laisse-t-elle une cicatrice ?
Dans le cas d’une appendicectomie, l’incision de quelques centimètres est visible après l’opération mais s’estompe en général au fil du temps. L’opération par cœlioscopie, il n’y a pas de cicatrice.
doctossimo