Le ministère de l’Eau avait lancé l’alerte. Et déjà, le débordement du fleuve Gambie a fait des malheureux. Plusieurs hectares emblavés de cultures maraîchères et de maïs ont été impactés. Ces jeunes pour la plupart sont impuissants devant cette situation.
C’est un drame que vivent ces maraîchers et producteurs de maïs. Plusieurs hectares emblavés implantés aux abords du fleuve Gambie ont été impactés par le débordement du fleuve Gambie. Une situation notée ces derniers temps et qui est due à cause de fortes pluies enregistrées par la Guinée d’où le fleuve prend sa source. Makhan Keïta, un jeune maraîcher et producteur de maïs raconte son calvaire. « Nous sommes des maraîchers mais presque chaque année, nous sommes confrontés à ce débordement du fleuve, nos champs de maïs et de légumes sont envahis par les eaux. Franchement, c’est dur, nous sommes impuissants devant cette situation. Cette activité est notre seule source de revenus », dit-il, meurtri. Non loin de la commune de Kédougou, à 8 km dans le village de Samecouta, le constat est le même. Yoro Danfakha, un producteur de maïs a plus d’un hectare de son champ qui est sous les eaux. « Nous avons été impactés. J’avais plus de deux hectares de maïs emportés par les eaux et je suis obligé de vendre un hectare et demi », raconte-t-il.
Des jeunes éloignés de l’émigration et de l’or de Kédougou
Pour la plupart, il s’agit de jeunes qui avaient misé sur leurs cultures pour nourrir leurs familles. Grâce à ces activités génératrices de revenus non négligeables, ils ont préféré la terre à la mer broyeuse d’âmes en quête d’un monde meilleur ou supposé. Ils se sont également contentés de ce dur labeur, oubliant l’or de Kédougou qui n’arrive pas à faire briller la vie des jeunes, ni à développer la région. « Avec ce maraîchage, nous n’avons pas besoin d’emprunter les pirogues pour l’eldorado ni de faire la queue devant les sociétés minières pour des travaux journaliers. Notre seul souhait, c’est d’être appuyés en matériels comme des motopompes, des grillages », a dit Makhan Keïta. Il faut noter que c’est grâce à ces jeunes que le marché de Kédougou est approvisionné en légumes mais aussi en maïs.
L’alerte du ministère de l’Eau
Lundi dernier, le ministère de l’Eau et de l’assainissement avait appelé à la vigilance suite à la « montée progressive des niveaux d’eau avec une forte probabilité de débordement des fleuves Sénégal et Gambie ». Sur la base des données hydrologiques recueillies au niveau des stations hydrométriques, le ministère de Serigne Mbaye Thiam précisait que « la hausse du niveau de l’eau s’était accélérée », avec un niveau « proche de la cote d’alerte à la station hydrométrique de Kédougou ». Ce niveau était de « 6,48 mètres le dimanche 21 août à 18 h, puis à 6,75 mètres ce lundi à 5 h, alors que la cote d’alerte à la station de Kédougou est de 7 mètres ». Et le ministère alertait que si cette tendance se poursuivait dans les heures qui suivaient, « des débordements du cours d’eau surviendront inéluctablement à Kédougou, puis à Gouloumbou ». Les techniciens assuraient, tout de même, que « le fleuve Sénégal affich(ait) des indicateurs moins préoccupants que le fleuve Gambie ».
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