Neal Mohan, PDG de YouTube, a déclaré dans une interview pour Bloomberg que les méthodes d’OpenAI pour entraîner son IA Sora enfreignent le règlement de sa plateforme. En effet, il est en théorie interdit de voler du contenu à des fins commerciales. Ironie du sort, Google aussi à une intelligence artificielle à entraîner…

Depuis l’année dernière, un bras de fer s’est engagé entre les géants de la tech depuis l’arrivée d’un nouveau challenger : OpenAI. Une semaine, tout le monde s’entend à merveille et collabore sur des projets communs. La semaine suivante, on s’envoie des pics par interviews interposées. Il y a quelques jours, un entretien de Mira Murati, CTO d’OpenAI, avec le Wall Street Journal a beaucoup fait réagir.

La journaliste Joanna Stern évoque en effet le sujet des données nécessaires pour entraîner ChatGPT.

La question est épineuse, car tout le monde sait désormais — OpenAI l’ayant elle-même confirmée — qu’il est nécessaire de voler du contenu sous copyright pour entraîner une intelligence artificielle. Mira Murati se retrouve au pied du mur et peine à formuler une réponse convaincante.

Quelques semaines plus tard, le PDG de YouTube Neal Mohan n’a pas manqué cette opportunité de tacler sévèrement OpenAI sur la question du copyright.

OpenAI's Sora Made Me Crazy AI Videos—Then the CTO Answered (Most of) My Questions | WSJ

YOUTUBE S’EN PREND À OPENAI MAIS N’AURAIT SÛREMENT PAS DÛ

En effet, OpenAI a récemment lancé Sora, une nouvelle capable de générer des vidéos à partir de texte. Forcément, on se doute que cette IA a en grande partie était entraîné à partir de vidéos YouTube, plus grand hébergeur de la planète.

Bien évidemment, ceci est formellement interdit par le règlement de la plateforme, comme le rappelle Neal Mohan :

« Un créateur, lorsqu’il publie son travail sur notre plateforme, a certaines attentes. L’une de ces attentes est que le règlement soit respecté. Il n’est pas possible de télécharger des transcriptions ou des morceaux de vidéo, car cela constitue une violation flagrante de nos conditions d’utilisation. Ce sont les règles du jeu en matière de contenu sur notre plateforme. »

Le clin d’œil est clair, est l’intention est louable. Oui, mais.

Neal Mohan a visiblement oublié un peu trop vite que Google est également entré sur le terrain de l’IA générative avec Gemini, anciennement Bard. La firme n’a certes jamais avoué avoir volé du contenu pour entraîner son outil, mais à en croire OpenAI, cette étape est inévitable dans le développement d’un LLM.

Qu’il s’agisse d’ironie ou de cynisme de sa part, on dirait bien que Neal Mohan s’est mordu la queue.

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