Le Sénégal sera bientôt placé sous ajustement structurel par le FMI. Après la publication du rapport de la Cour des Comptes falsifié par Ousmane Sonko, le Fonds Monétaire International a effectué une mission à Dakar. A l’issue de celle-ci, Edward Gemayel, le chef de mission, a achevé le piège tendu par le FMI au gouvernement du Sénégal.
En effet, depuis le début de cette affaire, le FMI a un seul objectif : pousser le Sénégal a supprimer les subventions sur l’énergie, les hydrocarbures et les denrées alimentaires pour appliquer la vérité des prix au grand dam des citoyens sénégalais.
Ousmane Sonko est tombé dans le piège par inexpérience et par volonté de nuire coûte que coûte à l’ancien régime même s’il devait passer par abaisser la note souveraine du pays et fragiliser sa signature.
Il a en partie réussi, car après un an de gouvernance du duo Diomaye-Sonko, pas un seul projet d’envergure n’a été lancé. Les entreprises ferment et le pouvoir d’achat des ménages a littéralement fondu.
Ousmane Sonko, en faisant falsifier le rapport de la Cour des Comptes pour aggraver le déficit et la dette, avait deux objectifs : dans le court terme salir le régime de Macky Sall pour des gains électoraux, et ensuite, sur le long terme, s’attirer les bonnes grâces du FMI là où l’ancien régime se battait avec l’organisme pour maintenir les subventions, dispositif important d’une politique sociale ambitieuse.
Sonko perd sur les deux tableaux
Après sa conférence de presse de septembre durant laquelle il annonçait un prétendu maquillage des comptes publics, deux proches, l’un au ministère des Finances, l’autre issu de la diaspora et très introduit dans la finance internationale, s’en étaient ouverts à lui, inquiets des répercussions à venir sur l’économie nationale.
La réponse de Sonko était qu’il fallait user des mêmes recettes du populisme et salir le régime sortant pour remporter les législatives, car les sondages montraient une rechute des intentions de vote pour le Pastef après la large victoire de mars.
Au lendemain de la baisse de la note du Sénégal par l’agence Moody’s, Ousmane Sonko, dans une audience privée au Petit palais, avait précisé qu’il était bien conscient de son jeu et qu’il allait gagner sur deux tableaux. Au sujet de la perte de confiance des marchés, il soutenait que ce qu’il présentait comme un exercice de transparence allait certes exploser les taux d’endettement du Sénégal, après la dégradation de sa note souveraine, et que notre pays allait emprunter plus cher et à des délais plus courts.
Mais à terme son gouvernement gagnerait la confiance des bailleurs, soutenait-il.
De son point de vue biaisé, le FMI n’aurait d’autre choix que de reprendre en urgence la coopération avec le Sénégal, en contrepartie de la levée des subventions réclamées depuis 2005 par cette institution et toujours refusée par les autorités sénégalaises.
L’échec de cette tactique du Premier ministre est cuisant. Le Sénégal continue d’emprunter à des taux très élevés et sur des délais très courts.
Ce 25 mars, Dakar a encore emprunté 250 milliards sur le marché de l’Uemoa. Le service de la dette va crescendo alors que le risque d’une croissance faible est agitée, du fait de l’arrêt de tous les chantiers dans le pays, du matraquage fiscal et de la peur suscitée chez les hommes d’affaires par les emprisonnements massifs.
Pire, le FMI n’a pas lâché du lest et continue de geler sa coopération avec le Sénégal, sous réserve que le gouvernement prouve qu’il y a bien eu manipulation et maquillage et qu’il signe le mémorandum officiel de l’arrêt des subventions.
D’ici la fin de l’année, le FMI ne prêtera pas au Sénégal l’argent promis et l’accord signé sous Macky Sall ne sera pas honoré. L’organisme va aussi exiger une loi de finance rectificative pour mieux serrer la vis sur les dépenses sociales.
Le Sénégal sera obligé de supprimer les subventions et voir les prix de l’électricité, du carburant, du gaz butane et des denrées de première nécessité monter en flèche.
Pire, l’ajustement structurel annoncé par le ministre secrétaire général du gouvernement Aminou Lo sera officialisé, et le « rebasing salarial » promis par Sonko lors de sa DPG, et qui signifie une baisse des salaires, sera exécuté.
Le FMI a poussé Ousmane Sonko a tomber dans son piège
Le FMI sait très bien que la dette supposée « cachée » qui s’élève à environ 5000 milliards est en réalité bien traçable dans les livres du secteur parapublic, comme au Port autonome de Dakar, à l’AIBD, à Air Sénégal, ou à la Senelec, entre autres…
Elle s’appelle la dette du secteur parapublic différente de celle principale qui relève directement du Trésor public sénégalais.
Mais l’organisme profite du jeu macabre du Premier ministre pour mettre enfin la pression sur le régime et imposer son agenda et ses conditions draconiennes.
C’est la raison pour laquelle des voix autorisées du régime comme le député Guy Marius Sagna et le ministre Cheikh Oumar Diagne émettent des critiques acerbes sur le FMI.
En effet, malgré les éléments de langage distillés dans les médias et sur les réseaux sociaux, les tenants du pouvoir à Dakar sont conscients de s’être sabordés en se livrant pieds et poings liés au FMI.
Malheureusement, la seule victime des errements et de l’incompétence de Sonko sera le peuple sénégalais dans toutes ses composantes. Clairement, sur le plan économique et social, des temps difficiles s’annoncent pour ce pays.
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