Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a réussi la prouesse de faire tomber la puissante machine politique de la coalition Benno Bokk Yaakaar.

Cette victoire a amené le président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. Et ce dernier a nommé Ousmane Sonko, Premier ministre. Depuis le 2 avril, les deux patriotes gouvernent ensemble. Mais le maire de Ziguinchor se distingue par rapport à ses prises de position.

L’actuel Premier Ministre (PM) fait de l’ombre au président légalement élu.

président

Le «PROJET» du Pastef est en marche.

Désormais, tous les ministres seraient placés sous l’autorité directe du Premier ministre, selon les premiers décrets émis début avril. Une décision qui fait réagir au sein de l’opposition.

En effet, depuis la publication des décrets relatifs aux attributions des ministres du gouvernement, le rôle du Premier ministre est renforcé. Comme quoi, Ousmane Sonko est en train de bousculer le président élu dans la bonne marche du pays. Chose que le porte-parole du gouvernement semble minimiser.

Selon Amadou Moustapha Ndieck Sarré, le Premier ministre est un chef d’orchestre et tous les ministres sont des membres de cet orchestre.

Il est aussi le seul à rendre compte directement au président de la République. Sauf qu’en agissant de la sorte, on pourrait croire que c’est une manière de renforcer les pouvoirs du PM. À la veille du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, cette idée avait été agitée.

Sur la toile, il était annoncé que le président Diomaye allait introduire trois projets de loi dont l’un d’eux consistait à renforcer les pouvoirs du PM.

Heureusement, une telle décision n’a pas été officiellement prise.

Mais les actes posée par les nouvelles autorités vont dans le sens inverse. Ousmane Sonko agit comme un président de la République. Or il n’est rien d’autre que celui qui coordonne la politique du gouvernement.

Certaines prérogatives sont exclusivement réservées au président Bassirou Diomaye Faye. Aller dans le sens inverse reviendrait à confirmer que c’est le PM qui dirige à la place du chef de l’Etat. Ce qui fragilise Diomaye face à ses pairs.

Pour défendre Ousmane Sonko, certains patriotes affirment que les ministres étaient toujours sous l’autorité du PM depuis 2019.

Certes, mais les contextes ne sont pas les mêmes. L’actuel premier ministre est vu par ses camarades de parti comme le président. S’ils ont cette pensée, c’est parce qu’ils estiment que c’est grâce au maire de Ziguinchor que Bassirou Diomaye Faye est devenu président de la République.

Et aussi au fait que le président est un novice dans ses fonctions. Alors beaucoup juge qu’il doit être épaulé par Sonko.

Or celà met Diomaye en position de faiblesse.

Quoiqu’il advienne, c’est lui le Président élu. Il n’a pas à être dirigé par son premier ministre. Le Sénégal, devenu un État pétrolier et gazier, cette dualité au sommet nous place en très mauvaise position vis-à-vis de nos voisins dans la sous-région.

Le président peut donner autant de pouvoir qu’il veut à son premier ministre. Mais il faut que le chef de l’Etat soit conscient d’une chose, les sénégalais n’ont pas élu Sonko.

Ils ont élu un président qui s’appelle Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

Le Président Bassirou Diomaye Faye lors du Conseil des ministres

Alors, ce dernier devrait se comporter comme tel.

Sinon, il risque de perdre la confiance que les sénégalais ont placée en lui. Et c’est l’une des choses qui ont perdu son prédécesseur à la présidence.

En suivant cette voie tracée par son premier ministre, il risque de finir comme Macky Sall en perdant la confiance et la sympathie de tout un peuple.

Diomaye est au-dessus de Ousmane Sonko qui a l’obligation de lui rendre compte sur toutes les décisions qu’il prend. Voilà comment fonctionne un État.

Ousmane Sonko ne doit pas s’entêter. Si les ministres sont sous la responsabilité du premier ministre, ce dernier sera responsable de tous les dégâts qu’ils vont commettre sous leur magistère.

Depuis leur arrivée, les patriotes n’ont cessé de matérialiser le «Jub, Jubël, Jubanti» dans tous les domaines.

Alors, l’actuel PM devrait éviter de se mettre en danger et de mettre le Président Diomaye en mauvaise posture. Le PM doit être le fusible du Président et non celui qui va déclencher l’incendie.

Xibaaru

Part.
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