Lors du 2ᵉ Congrès de la Société sénégalaise de Pathologie Infectieuse et Tropicale (SOSEPIT), tenu ce lundi 28 avril à Dakar, le Pr Moussa SEYDI n’a pas mâché ses mots. Face à la menace grandissante de la résistance aux antimicrobiens, le spécialiste des maladies infectieuses a dénoncé, une nouvelle fois, l’inaction des autorités sanitaires depuis des décennies.
« Cela fait trop longtemps que nous abordons ces sujets sans résultats concrets », a-t-il lancé devant un public d’experts venus d’Afrique et d’ailleurs. Le ton est ferme. Pr SEYDI rappelle qu’un document stratégique, signé dès mai 2010, est resté lettre morte. « Plus d’un an après, rien n’a avancé. Nous étions pourtant prêts à mobiliser, informer et innover, notamment via des applications mobiles pour toucher un large public », a-t-il déploré.
Pour lui, le problème est clair : un manque criard de volonté politique.
« Comment expliquer que, cinquante ans plus tard, nous répétions les mêmes recommandations ? » s’est-il interrogé. Il appelle désormais à un « congrès d’actions », pour passer enfin des mots aux actes.
Malgré ce constat amer, le professeur a tenu à encourager la nouvelle génération de médecins, organisateurs du congrès. « La science doit toujours être guidée par la conscience », a-t-il rappelé, en espérant que les nouvelles autorités prendront enfin au sérieux les alertes lancées depuis trop longtemps.
walf