Qui peut absoudre la DGE, la CENA et le Conseil constitutionnel de la chienlit annoncée ? Quelques mois de report ou de probables émeutes, violences, et…mort d’hommes. Le choix du bon sens est d’évidence
Un gigantesque complot contre la démocratie, la légitimité et la citoyenneté se prépare sous nos yeux : des simulacres d’élections législatives. Sous nos yeux, les grands corps de l’Administration, pourtant chargés de pacifier nos velléités de violence en huilant, régulant, les mécanismes de nos choix de désignation de dirigeants sont au coeur d’actes de déstabilisation des fondements de notre vouloir de vie en commun . Évidemment que je veux parler de la Direction générale des élections (DGE), du Conseil nation de régulation de l’audiovisuel (CNRA), de la CENA et surtout du Conseil constitutionnel.
Par quelque bout que l’on prenne les choses, une chose reste constante : ces trois structures ont failli à leurs tâches et missions et préparent pour le pays des lendemains qui risquent d’être des requiem de la paix civile. Et cela, tout le monde le sait, l’a vu, le regarde venir sauf les tenants du pouvoir et leurs armées de mercenaires toutes catégories.
Questions : À quoi sert la CENA entre les élections (tous les cinq-sept ans) ?
À bouffer l’argent du contribuable en se tournant les pouces. Il faut le dissoudre après chaque cycle électoral. À défaut de le supprimer carrément. À quoi sert le CNRA, à part donner des « avis » et persécuter les médias et organes insoumis ? L’interdiction de « propagande » avant les élections doit être remisée au musée des vieilleries politiques. Enfin, quels sont ces « sages » qui nous sortent une « première connerie politique » jamais vue dans aucun pays du monde civilisé aux prétentions démocratiques : des listes électorales émasculées ! Nos « sages », semble-t-il, ont non seulement perdu leur science juridique, mais aussi, la sagesse dont on pensait qu’elle était leur principal attribut. Des titulaires sans suppléants et des suppléants sans titulaires ! On ne me fera jamais l’insulte de croire qu’au moment d’accoucher cette monstruosité électorale, ils étaient frappés d’une démence subite et collective qui en font des responsables du crime commis. Comme dans les crimes de sang ordinaires.
Oublier vos moyens de vivre…
Je suis sidéré en lisant les communiqués et en écoutant les sorties qui frisent l’hypocrisie de certaines organisations dites de la société civile et autres éditorialistes. Outre les litanies baveuses convenues sur une « opposition radicale et extrémiste », il y a aussi les silences complices sur une question simple, de bon sens : qui est responsable de la situation actuelle ? Qui peut absoudre en toute honnêteté, la DGE, la CENA et le Conseil constitutionnel de la chienlit annoncée ?
Qui peut cautionner une liste sans photo ni identifiant de la tête de liste ?
Dès lors, en quoi refuser ces incongruités, utiliser les moyens légaux, prévus par nos textes fondamentaux, comme les manifestations et tout autre moyen de résistance non létale, relèveraient du radicalisme et de l’extrémisme ? C’est vrai, les pouvoirs, tous les pouvoirs, ont besoin d’ennemis, réels ou fictifs, des chiens enragés comme des mange-mil bénis oui oui ; des idéologues et autres fabricants de justifications politiques…Oui, dire la vérité peut être dangereux, voire mortel, mais mentir pour des subsides est tout aussi mortel. D’une certaine manière, cela peut être assimilé à de la non-assistance à personne en danger.
Dans ces mêmes colonnes il y a quelques jours, j’avançais une proposition qui me semblait (me semble toujours) frappée du bon sens : sauver la paix en reportant les élections de quelques mois, jusqu’après l’hivernage, recommencer le processus électoral (bien sûr les candidats gardent leurs cautions), permettre aux coalitions et partis de refaire leurs listes… En quoi cela serait-il attentatoire à la République et à ses règles (rés publica). Le pompeux « calendrier républicain » est comme tous les calendriers : modifiables, changeables. Par force majeure ou par tacite connivence, accord.
Quelques mois de report ou de probables émeutes, violences, et…mort d’hommes. Le choix du bon sens est d’évidence.
À tous ceux qui n’ont à la bouche que la paix contre la violence, c’est sans doute le moment de passer du verbiage aux actes. Demain, il sera peut être trop tard…
Demba Ndiaye de SenePlus