Le Sénégal fait un pas important vers un financement durable en mettant en place une taxonomie verte, un outil stratégique visant à orienter les investissements vers des projets respectueux de l’environnement.
Cette initiative, lancée par le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE) en collaboration avec le ministère des Finances et du Budget (MFB), se veut un levier crucial pour soutenir la transition écologique du pays.
Une formation destinée à un groupe d’experts en taxonomie a été organisée, mercredi 19 février 2025, marquant une étape importante dans l’élaboration de la taxonomie verte du Sénégal. Ce cadre réglementaire est conçu pour permettre aux investisseurs, entreprises et intermédiaires financiers d’évaluer les activités économiques en fonction de leur impact environnemental et de leur contribution à la transition écologique et climatique.
Un outil essentiel pour lutter contre l’écoblanchiment et encourager les investissements durables
La taxonomie verte vise à établir un langage commun sur la durabilité. Elle a pour objectif de lutter contre l’écoblanchiment, en offrant une classification claire des activités économiques qui contribuent positivement à l’environnement.
En définissant des critères rigoureux, elle permet de guider les investisseurs et les acteurs économiques vers des secteurs et projets qui soutiennent une croissance durable, tout en réduisant les risques environnementaux.
Le projet, piloté par le METE et le MFB, bénéficie de l’appui technique et financier de la coopération technique allemande (GIZ) à travers son programme « Accès ».
Ce programme, lancé en février 2025 pour une durée de trois ans, vise à faciliter l’accès au financement pour les Petites et moyennes entreprises (PME), en particulier celles engagées dans des activités économiques durables.
La GIZ, qui soutient également l’ADEPME dans ce domaine, considère cette initiative comme une opportunité de structurer une stratégie de financement efficace entre les parties prenantes.
Une transition écologique soutenue par une finance durable
« Cette initiative représente une opportunité de structurer une stratégie de financement entre les parties prenantes et de développer des outils adaptés au soutien des activités économiques durables », a expliqué Julia Karst, directrice du projet GIZ.
En effet, la taxonomie verte ne se limite pas à un simple cadre réglementaire. Elle incarne une réponse stratégique aux enjeux climatiques en permettant un financement qui répond aux besoins environnementaux et sociaux du pays.
Latir René Pierre Ndiaye, conseiller technique auprès du directeur général du secteur financier au MFB, a précisé que la taxonomie vise à classifier les activités économiques en fonction de leur impact environnemental.
Cela inclut la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux défis liés au changement climatique, tels que la sécheresse et l’érosion côtière. Selon lui, la finance durable, grâce à cette taxonomie, sera un moteur essentiel pour financer des projets qui génèrent à la fois des impacts environnementaux positifs et des bénéfices sociaux pour les communautés locales.
Le budget alloué à cette initiative, destiné à la mise en place du cadre juridique et au soutien des bénéficiaires, tels que les PME et les PMI, s’élève à 6 millions d’euros. Ce financement s’inscrit dans une dynamique plus large de soutien à la transition écologique et à la diversification des sources de financement pour les projets durables.
Une vision ambitieuse pour l’avenir de la finance durable au Sénégal
En misant sur la taxonomie verte, le Sénégal se positionne comme un acteur clé dans la promotion de la finance durable en Afrique.
Ce cadre réglementaire contribuera à la mise en place de mécanismes financiers transparents et efficaces, permettant de canaliser les investissements vers des projets respectueux de l’environnement, tout en soutenant le développement économique et social du pays.
FICOU