Le Sénégal veut engager des pourparlers avec l’Inde pour garantir un approvisionnement indispensable en riz, après que l’Inde a interdit les exportations de brisures de riz dans le monde et imposé des droits de douane sur d’autres types, a déclaré chef de l’Etat sénégalais, lundi, devant des chefs d’entreprise.
L’Inde et le Pakistan sont les deux principaux pays fournisseurs de riz du Sénégal, l’une des principales denrées de base du pays qui ne cultive environ que la moitié du riz qu’il consomme.
L’Inde, le plus grand exportateur de riz au monde, a interdit les exportations de riz brisé et imposé une taxe de 20 % sur les exportations de divers autres types de riz, le 8 septembre dernier, alors qu’elle tente d’augmenter l’offre locale et de baisser les prix après une réduction des semis.
L’interdiction pourrait avoir de graves répercussions particulièrement dans des régions Ouest et Centre de l’Afrique, qui dépendent des importations pour combler leur déficit en production locale.
« Nous devons ouvrir des négociations avec les gouvernements indien et pakistanais sur les importations de riz brisé », a déclaré le président sénégalais Macky Sall lors d’une réunion avec des chefs d’entreprise pour discuter de mesures visant à freiner l’inflation galopante sur les prix des denrées alimentaires.
« Je tiens à rappeler à tout le monde que le Sénégal est un pays exportateur d’acide phosphorique qui permet à l’Inde de fabriquer ses engrais », a ajouté Sall, affirmant que le Sénégal devrait bénéficier d’une exemption pour cette raison.
Bien que le Sénégal ait augmenté sa production locale de riz à plus de 1,2 million de tonnes par an contre environ 200 000 tonnes en 2007, le pays a toujours besoin d’importer plus d’un million de tonnes par an pour répondre à la demande locale estimée à plus de 2 millions de tonnes selon les chiffres communiqués par le gouvernement.
L’Afrique de l’Ouest a fait face à sa pire crise alimentaire jamais enregistrée cette année, avec des millions de personnes souffrant de la faim en raison de mauvaises récoltes et de l’insécurité, tandis que la guerre en Ukraine a rendu la région particulièrement vulnérable aux pénuries et hausses des prix des denrées alimentaires.
reuters