Depuis quelques jours, un produit controversé en provenance de la Casamance (sud) fait parler de lui. Appelé « Tababa », « Boro », « Nokoss », « Khandjénou » ou encore « Garab », ce mélange de substances, initialement utilisé pour des raisons médicales, notamment dans le traitement de la stérilité, est désormais détourné par certaines femmes en stimulant sexuel. Cependant, l’usage de ce produit entraîne de graves conséquences sanitaires et sociales.

Le Tababa, décrit comme un « donneur de plaisir sexuel », cause des ravages au sein des communautés de la Casamance, alerte le quotidien Bess Bi. Ce stimulant est à l’origine de nombreux divorces dans le sud, les femmes devenant accros à cette substance au détriment de leurs relations conjugales.

Des agents communautaires alertent également sur les risques de cancer du col de l’utérus liés à son utilisation.

Fatou Cissé, présidente de l’association « Badjenou Gokh » de Ziguinchor, a récemment levé le voile sur cette situation alarmante. Selon elle, le Tababa, composé de substances nocives telles que le « khémé », le yamba, et même de la cocaïne, est en train de ruiner la vie de nombreuses femmes en Casamance.

Cette drogue, qu’elle qualifie de « deuxième mari », procure un plaisir sexuel qui rend les femmes dépendantes au point de ne plus avoir besoin de leurs époux.

Le phénomène ne se limite plus à la Casamance. Le Tababa est désormais vendu et utilisé partout au Sénégal. À Dakar, le sachet de cette poudre aphrodisiaque coûte jusqu’à 200 francs, tandis qu’il est vendu à moindre coût dans les villages casamançais.

Mamy Bayo, une autre voix de la région, explique que « le Tababa était à l’origine utilisé pour traiter divers maux, allant de la stérilité aux douleurs dentaires.

Cependant, son usage comme stimulant sexuel est devenu courant, entraînant des effets secondaires graves comme des irritations vaginales, des cervicites, et même des risques de fistules lors des accouchements difficiles. »

La fabrication du Tababa reste floue, mais le danger est clair : une fois commencé, il est presque impossible de s’en passer. Selon les informations recueillies par le journal, près de 80 % des femmes en Casamance utilisent ce produit, malgré les risques.

Certains hommes l’utilisent également pour traiter l’hydrocèle, ajoutant une couche supplémentaire à cette problématique de santé publique.

presafrik

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