La Directrice exécutive de Greenpeace Afrique, Dr Oulie Keita, a insisté sur l’urgence d’adopter des politiques climatiques plus inclusives et garantissant un accès équitable aux financements pour les initiatives portées par des femmes, lors de la 69e édition du Sommet Csw (Commission on the Status of Women : Commission de la condition de la femme) à New York.
En Afrique, les femmes sont au cœur des politiques environnementales. Elles y jouent un rôle primordial. Elles constituent la frange de la population la plus en contact avec l’environnement. Par conséquent, rien ne doit être décidé sans leur participation.
C’est ce qu’a essayé de faire comprendre, la directrice exécutive de Greenpeace Afrique, Dr Oulie Keita, lors du sommet Csw (Commission on the Status of Women : Commission de la condition de la femme) tenu à New York du 10 au 21 mars. D’après elle, le secteur de l’environnement majoritairement masculin, reste enfermé dans des stéréotypes non inclusifs.
Elle estime que bien que Greenpeace Afrique valorise l’inclusivité, le mouvement environnemental doit réserver une plus grande place aux femmes africaines, qui sont en première ligne face aux enjeux du changement climatique.
« Je suis déterminée à combattre toutes les exclusions, à faire entendre les voix des femmes et des plus vulnérables et à promouvoir un leadership inclusif, car la justice environnementale est indissociable de celle du genre », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Pour mettre fin à cette discrimination, elle exhorte les gouvernements des pays du Sud, notamment en Afrique, à intégrer le genre dans leurs politiques climatiques en coordonnant les actions ministérielles, en finançant les initiatives dirigées par des femmes, en adoptant des lois protectrices et en améliorant la collecte de données.
Justice climatique
À cet effet, elle souligne que les organismes internationaux doivent établir des mécanismes de suivi, fournir un financement ciblé et renforcer les cadres juridiques. Ils doivent aussi encourager des partenariats mondiaux et mettre en œuvre des stratégies inter-sectionnelles pour réduire les inégalités de genre et de résilience climatique.
« Il est crucial que tous les acteurs allouent au moins 50 % des financements climatiques aux projets féminins et facilitent l’accès aux fonds », a-t-elle fait savoir.
Pour le cas du Sénégal, Dr Oulie Keita donne l’exemple des femmes de Kayar qui entretiennent une relation ancestrale avec l’océan, qui leur permet, depuis des générations, de subvenir aux besoins de leur famille. Cependant, elle souligne que « l’exploitation intensive des côtes sénégalaises par des multinationales menace leur mode de vie ».
Les poissons, autrefois essentiels à l’alimentation locale, sont désormais transformés en farine et en huile pour l’exportation vers l’Europe et l’Asie où ils servent de nourriture aux élevages de poisson, renseigne-t-elle.
« Greenpeace Afrique réclame l’interdiction immédiate de ces pratiques, un moratoire sur de nouvelles usines et un audit des infrastructures existantes. La lutte passe aussi par une sensibilisation des consommateurs et des gouvernements des pays importateurs afin qu’ils adoptent des pratiques d’approvisionnement plus éthiques et durables », martèle-t-elle.
Par ailleurs, elle a relevé que la violence de genre limite la liberté et l’engagement des femmes, notamment dans l’activisme climatique, où elles font face à des menaces qui entravent leur leadership.
« Ce lien entre justice climatique et protection des femmes exige des solutions allant au-delà des politiques environnementales, en s’attaquant aux inégalités systémiques. Il est essentiel de renforcer la protection des femmes activistes, d’assurer la responsabilité des agresseurs et d’améliorer les cadres juridiques », a indiqué la directrice exécutive de Greenpeace Afrique.
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