À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’association Sidaction tire la sonnette d’alarme: malgré les progrès scientifiques, les fausses croyances sur le virus font rage, notamment au sein des nouvelles générations

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l’association Sidaction dénonce le persistence de nombreuses idées reçues sur le virus du sida alors même que la science offre désormais les moyens de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. Comme le révèle un sondage IFOP commandé par Sidaction et dévoilé le 29 novembre, « les préjugés sur le VIH sont tenaces et banalisent le risque de contamination, particulièrement chez les jeunes », rapporte RFI.

Si 79% des 15-24 ans sondés estiment être bien informés sur le virus, une part non négligeable persiste à croire aux idées reçues.

Ainsi, 25% pensent qu’il est possible d’être infecté en buvant dans le même verre qu’une personne séropositive. De même, 55% jugent l’épidémie « désormais contenue » alors que « 1,2 million de nouvelles infections sont estimées en 2022 », relève Lucie Etienne, chercheuse CNRS au CIRI. Autre exemple, plus d’un jeune sur trois croit à l’existence d’un vaccin préventif.

« Ce qui nous surprend le plus, c’est qu’il y a une augmentation des gens qui croient à tout ça par rapport aux années précédentes, alors même que le sentiment d’information n’a jamais été aussi important depuis 2009 », analyse Florence Thune, directrice de Sidaction, citée par RFI.

Pour elle, « les jeunes manquent cruellement d’informations, pas seulement sur le VIH mais sur la sexualité ». Un constat partagé par Lucie Etienne, qui affirme être « impressionnée par la désinformation sur le VIH dans les parcours scientifiques ».

Ces croyances erronées non seulement favorisent les comportements à risques mais nourrissent également les stigmatisations à l’égard des personnes vivant avec le VIH.

Comme le rappelle Florence Thune, « le jour où l’épidémie sera éliminée et qu’il n’y aura plus de discrimination, c’est le jour où je pourrai finalement dire que je suis séronégative. Je pense que je ne connaîtrai pas ça de mon vivant », regrette celle qui a découvert sa séropositivité à 30 ans.

Face à ces difficultés, l’association Sidaction déplore le « manque d’actions des pouvoirs publics » en matière de prévention.

Elle appelle notamment à « refaire des campagnes d’information à l’échelle nationale » pour mieux sensibiliser la population, jeune et moins jeune. Car en 2023, « on se dit qu’il faudrait refaire » le baiser échangé en 1994 entre une femme séropositive et Clémentine Célarié pour lutter contre la sérophobie ambiante, conclut Florence Thune auprès de RFI.

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