Les entreprises japonaises devraient investir davantage en Afrique, où les opportunités d’investissement et le rendement des investissements sont parmi les plus élevés au monde, a exhorté M. Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement , en s’adressant aux participants à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8).
Vingt chefs d’État africains participent à la conférence qui se tient à Tunis, la capitale tunisienne, du 27 au 28 août.
Des officiels et des chefs d’entreprise japonais, ainsi que des responsables d’organisations internationales, participent également à cette conférence.
S’exprimant par visioconférence, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré que le Japon avait atteint son objectif de consacrer 20 milliards de dollars à l’Afrique dans le cadre de son secteur privé, objectif qu’il s’était fixé lors de la TICAD7 en 2019. M. Kishida a également annoncé de nouveaux engagements. Il a déclaré que le Japon « fournira un cofinancement allant jusqu’à 5 milliards de dollars, en partenariat avec la Banque africaine de développement, afin d’améliorer la vie des populations africaines. »
Le président du Sénégal, Macky Sall, a déclaré que les entreprises japonaises avaient « les capacités technologiques et financières nécessaires pour établir des partenariats en Afrique dans des secteurs aussi variés que les infrastructures, le transport et le logement. »
M. Adesina a félicité le gouvernement et le secteur privé japonais pour leur soutien ferme au développement de l’Afrique.
Il a également exhorté les entreprises japonaises à évaluer les opportunités d’investissement en Afrique sur la base de faits et de preuves, et non sur la base de perceptions. Il a déclaré : « En 2020, Moody’s Analytics a réalisé une évaluation cumulative sur 10 ans des taux de défaillance de la dette mondiale des infrastructures, par région. Il en ressort que l’Afrique est la région qui présente le deuxième plus faible taux de défaillance cumulé, après le Moyen-Orient. Cela prouve une fois de plus que l’infrastructure en tant que classe d’actifs en Afrique est solide, sûre et rentable. »
Le président de la Banque africaine de développement a déclaré que les pays africains auront besoin de ressources financières importantes pour faire face aux impacts du Covid-19, de l’accélération du changement climatique et de la guerre de la Russie en Ukraine.
« Le moment est venu de soutenir fermement le Programme d’accélération de l’adaptation en Afrique afin de mobiliser 25 milliards de dollars pour l’adaptation au changement climatique en Afrique, tout spécialement à l’approche de la COP-27 en Égypte », a déclaré M. Adesina.
Il a déclaré que la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la Banque, lancée en mai 2022, était déjà en train de fournir 1,13 milliard de dollars à 24 pays pour financer la production alimentaire d’urgence, un montant qui devrait atteindre 1,5 milliard de dollars. La Banque africaine de développement a accéléré l’approbation de la facilité plus tôt en 2022 pour prévenir une éventuelle crise des denrées alimentaires et des engrais découlant de la guerre en Ukraine.
M. Adesina a remercié le Japon pour sa contribution à la facilité. « Je suis ravi que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) fournisse un cofinancement supplémentaire de 518 millions de dollars pour soutenir cette facilité. »
Au cours d’un forum organisé à l’intention des milieux d’affaires, M. Adesina a cité deux domaines dans lesquels il espère voir un renforcement de l’engagement du Japon envers l’Afrique, à savoir le commerce bilatéral et les investissements. Il a déclaré que la part de l’Afrique ne représentait que 0,003 % des 2 000 milliards de dollars d’investissements directs étrangers du Japon dans le monde.
M. Adesina a souligné que les entreprises japonaises qui avaient fait preuve d’audace dans leurs investissements en Afrique étaient celles qui prospéraient. Il a donné l’exemple de Toyota Tsusho dont les investissements dans des usines automobiles en Afrique du Sud ont généré 8,5 milliards de dollars de revenus en mars 2022. Il a cité d’autres réussites similaires comme Komatsu et Mitsubishi Heavy Industries.
Évoquant la jeunesse, l’esprit d’entreprise et la capacité d’innovation de l’Afrique, M. Adesina a déclaré : « L’Afrique abrite un écosystème de technologies financières dynamique qui mène la révolution numérique sur le continent avec le plus fort potentiel pour en devenir le leader mondial. Le continent abrite 576 start-ups dans le domaine des technologies financières et elles sont dirigées par des jeunes. »
M. Adesina a cité d’autres secteurs d’investissement vitaux, dont la production des batteries au lithium qui alimentent les véhicules électriques, l’agroalimentaire et les énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité, l’éolien et la géothermie.
La TICAD8 a également donné lieu à la cérémonie de signature de 91 protocoles d’accord que le gouvernement et les entreprises du Japon ont conclus avec des sociétés ou des gouvernements africains.
Les protocoles d’accord comprennent notamment des projets dans les cinq régions d’Afrique visant à développer les compétences techniques des ressources humaines et les solutions vertes en matière d’hydrogène, de dessalement de l’eau et de géothermie.
M. Adesina a eu une réunion bilatérale avec le président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) Tanaka Akihito et avec le gouverneur de la Banque japonaise pour la coopération internationale Nobumitsu Hayashi. Il a également participé à une réunion bilatérale avec les dirigeants du Keidanren, une organisation économique japonaise représentant des entreprises et des associations industrielles et régionales. Les réunions ont porté sur la nécessité d’une coopération plus étroite en matière d’investissement, notamment le cofinancement de projets clés, le commerce et les opportunités pour le secteur privé japonais. Les discussions ont également porté sur la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, le guichet de prêt concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement.
La TICAD, qui se tient tous les trois ans, est organisée par le gouvernement du Japon, les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement, la Commission de l’Union africaine et la Banque mondiale.
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