La première étude observationnelle sur la souche actuelle du virus de la variole du singe montre que les patients présentent des symptômes différents de ceux observés précédemment. Les médecins craignent que la maladie ne soit confondue avec d’autres, notamment les IST les plus communes.

La première étude menée sur l’épidémie actuelle de variole du singe met en lumière les symptômes provoqués par la maladie – des symptômes qui diffèrent dans leur fréquence et leur localisation de ceux qui ont été observés lors des précédentes flambées épidémiques. Cette conclusion a été faite à l’issue du suivi de 54 hommes infectés par la variole du singe entre le 14 et le 25 mai 2022 (60 % des cas recensés sur cette période) et appartenant à la communauté gay. L’étude est parue dans The Lancet Infectious Diseases.

Définir l’origine exacte de la contamination est toujours un casse-tête pour les médecins. Dans ce cas-ci, il semble que les patients se soient contaminés lors d’un rapport sexuel, puisque 47 sur 52 ont affirmé avoir eu un rapport sexuel dans les trois semaines précédant l’apparition de leurs symptômes. Malgré tout, ils ont aussi indiqué qu’ils n’avaient pas conscience d’être en contact avec des personnes déjà malades.

Des éruptions cutanées dans la région génitale et des fièvres moins fréquentes
« Le symptôme le plus fréquent se manifeste par des lésions cutanées dans les régions anales et péniennes. Le fait qu’un quart des patients ont été testés positifs pour la gonorrhée ou la chlamydiose au même moment suggère que la transmission du virus de la variole du singe dans cette cohorte s’est produite durant un contact proche, dans le contexte d’une relation sexuelle par exemple », explique le docteur Ruth Byrne du NHS (National Health Service).

L’étude souligne d’importantes différences dans le tableau clinique présenté par cette cohorte. Les sensations de faiblesse ou de fatigue et la fièvre sont moins fréquentes ici que dans les précédentes études sur les symptômes de la variole du singe. De plus, 18 % des patients de ce groupe n’ont rapporté aucun symptôme avant l’apparition des premières lésions cutanées. Les médecins anglais craignent que la variole du singe soit confondue avec des IST (infections sexuellement transmissibles) communes qui causent des symptômes comme l’herpès ou la syphilis. Pour éviter que des cas de variole du singe ne passent à la trappe, ils suggèrent que la liste des symptômes de la variole du singe, présentée comme une infection aiguë avec de la fièvre, soit adaptée aux nouvelles observations.

De plus, ces données présentent une limite certaine : elles n’ont été obtenues que sur des patients issus de la communauté gay et ne seront pas forcément généralisables à toute la population. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ont été les premiers touchés par le virus, mais ce dernier infecte tout le monde, sans distinction. Santé publique France indique qu’il y a désormais trois femmes infectées ; l’origine de leur contamination est en cours d’investigation. Le nouveau bilan de l’OMS fait état de 5.322 cas confirmés de variole du singe dans le monde, essentiellement en Amérique du Nord et en Europe.

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