Dans son rapport annuel 2024, Amnesty International revient en profondeur sur la situation des libertés et des droits humains au Sénégal. Des violations de la liberté d’expression sont mises en exergue, soulignant l’exemple de l’acteur politique Ahmed Suzanne Camara, arrêté en juillet et inculpé pour offense au chef de l’État.
Le rapport indique qu’il avait qualifié le président et le Premier ministre de « menteurs ». Autre exemple cité dans le rapport, en septembre dernier, un autre acteur politique, Cheikhna Keita, ancien commissaire de police, a lui aussi été arrêté sur ordre du parquet.
Il était accusé de diffusion de fausses nouvelles après avoir évoqué à la télévision des tensions entre le président et le Premier ministre.
Le directeur d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, estime que les citoyens doivent pouvoir s’exprimer et donner leur point de vue : « L’ouverture d’information judiciaire ne doit plus être systématique. Il n’est pas nécessaire d’ouvrir une phase d’instruction. L’État du Sénégal a signé des chartes et conventions sur la liberté d’expression.
Les sanctions concernant la diffusion de fausses nouvelles ou les diffamations sont disproportionnées », a noté Seydi Gassama, qui interpelle les autorités sur certaines dérives. « Nous ne cautionnons pas les dérives, ni l’impunité, mais les peines de prison sont vraiment disproportionnées.
Il faut aller vers des changements et ne pas prêter le flanc en faisant la même chose que l’ancien président Macky Sall.
Il faut dans ce cas une réforme de la législation », a déclaré le directeur d’Amnesty International Sénégal.
Seydi Gassama salue toutefois les efforts déployés dans le cadre de la reddition des comptes pour combattre l’impunité.
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