L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a fait une proposition de réforme de son cadre juridique. La proposition a été transmise au président de la République. Elle vise à autoriser l’organe à se constituer partie civile pour contourner l’inertie du Parquet. Le Sénégal, signataire du Plan de gouvernance ouvert (Pgo), a deux ans pour respecter ses engagements.
L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) ne souhaite plus se limiter à faire des enquêtes et présenter ses rapports. Elle veut désormais être actrice dans la traque des fraudeurs ou corrupteurs par la Justice. Si les organisations de la Société civile avaient émis deux hypothèses pour permettre à cet organe de contrôle de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre la corruption, l’Ofnac a lui choisi l’option de se constituer partie civile pour contourner l’inertie du Parquet dans certains dossiers.
Pour l’heure, le cadre juridique ne le permet pas, une proposition allant dans le sens de son adoption a été transmise au chef de l’Etat. «Un procureur délégué à l’Ofnac, je me demande si juridiquement c’est possible. Je sais que dans certains pays, le Parquet financier est destiné à la criminalité transfrontalière. Nous avons récemment proposé que l’Ofnac puisse se constituer partie civile pour contourner l’inertie du Parquet au cas où il serait saisi. C’est un projet qu’on a déposé à la présidence de la République.
En tout cas dans certains pays, l’équivalent de l’Ofnac peut émettre des actes de poursuites. Pour le moment, nous n’avons pas cette possibilité», a déclaré Seynabou Ndiaye Diakhaté. La présidente de l’Ofnac a fait cette annonce hier, lors de la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption. Pour cette 6ème édition, le thème choisi est : «Les stratégies et mécanismes de gestion transparente des fonds destinés au Covid-19.»
«Depuis 2017, les chefs d’Etat africains ont décidé de célébrer le 11 juillet, la Journée africaine de lutte contre la corruption. Nous avons été rudement frappés par le Covid-19. Elle a fait l’objet de beaucoup de dépenses. Il est important qu’une reedition des comptes se fasse. C’est la raison pour laquelle ce thème a été choisi», a expliqué Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Si les panels organisés à cet effet se sont attelés à expliquer que le Sénégal avait bien maîtrisé son déficit budgétaire et respecté la soutenabilite de sa dette, Seynabou Ndiaye Diakhaté a préféré diagnostiquer les avancées notées dans la lutte contre la corruption. Elle a déclaré ceci : «On a remarqué une prise de conscience de plus en plus accrue de la lutte contre la corruption. Cette lutte se gagne par étape. Il faut commencer par la sensibilisation, s’y ajoute la prise de mesure et la dernière étape c’est la mise en œuvre des stratégies de lutte. Le Sénégal a suivi toutes ces étapes. Récemment on a adopté notre document stratégie de lutte.»
Il faut rappeler que le Sénégal, signataire du Plan de gouvernance ouvert (Pgo), s’est engagé entre autres, à réformer l’Ofnac. Le pays a deux ans pour atteindre cet objectif.
lequotidien