Cinq ans après son apparition, l’origine du SARS-CoV-2 défie toujours les scientifiques. La transmission animale et la fuite de laboratoire restent les deux pistes principales d’un débat passionné

D’après un article publié dans Le Monde, cinq ans après l’apparition des premiers cas de Covid-19 à Wuhan, l’origine exacte du SARS-CoV-2 demeure une énigme scientifique majeure.

Deux hypothèses principales persistent : une transmission par le biais d’animaux sauvages ou une fuite accidentelle d’un laboratoire.

Comme le rapporte le quotidien, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a encore récemment, le 30 décembre 2024, renouvelé sa demande de transparence auprès des autorités chinoises. Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, maintient que les deux hypothèses principales « restent sur la table ».

Les seules certitudes scientifiques concernent l’origine chauve-souris du virus.

Selon Le Monde, deux virus proches ont été identifiés : « RaTG13, identifié en 2013 dans la grotte minière de Mojiang » et « Banal-52, prélevé au Laos en 2020 », ce dernier présentant une similarité génétique de 96,85% avec le SARS-CoV-2.

Une avancée significative dans l’hypothèse du marché a été réalisée par la chercheuse française Florence Débarre, qui a découvert en 2023 des données génomiques confirmant la présence d’animaux potentiellement vecteurs sur le marché de Huanan. Toutefois, comme le souligne le journal français, ces données « ne permettent pas d’affirmer qu’ils étaient contaminés spécifiquement par le SARS-CoV-2 ».

Concernant l’hypothèse de la fuite de laboratoire, le journal rapporte l’existence du projet Defuse, révélé par le groupe Drastic en 2021. Ce projet, non financé, prévoyait des expériences de « gain de fonction » à l’Institut de virologie de Wuhan (WIV). Jeremy Farrar, actuel directeur scientifique de l’OMS, qualifiait en privé la situation de « Wild West ».

Le Monde cite également une étude récente du chercheur allemand Andreas Martin Lisewski, publiée le 17 décembre, révélant que « la seule séquence connue analogue au site de furine du SARS-CoV-2 provient d’un virus MERS artificiel ».

Jean-Claude Manuguerra, virologue à l’Institut Pasteur et membre du groupe SAGO de l’OMS, résume la situation : « Les données métagénomiques du marché font pencher la balance, mais elles ne sont pas de nature à confirmer l’origine zoonotique. Quant à la fuite de laboratoire, nous ne disposons d’aucune donnée qui nous permette d’évaluer cette hypothèse. »

L’article souligne que les services de renseignement américains restent divisés sur la question, le FBI et le ministère de l’énergie penchant pour la thèse de l’accident de laboratoire, tandis que d’autres agences privilégient l’hypothèse zoonotique.

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