Le journaliste indépendant Thomas Dietrich,  a levé  le voile sur le rôle controversé des entreprises européennes dans la facilitation de la censure et des restrictions d’accès à l’information en Afrique. Parmi les cas évoqués, LS Telcom, une firme allemande localisée non loin de la frontière française, se retrouve au cœur des accusations.

Thomas Dietrich affirme dans une enquête que «cette entreprise contribue activement à l’oppression médiatique et à la limitation de l’accès à Internet dans plusieurs pays africains, tout en engrangeant d’importants bénéfices.

«En 2022, LS Telcom a commercialisé auprès de la Guinée un système de gestion automatisée du spectre, permettant à l’autorité régulatrice nationale de contrôler efficacement toutes les fréquences et communications locales, y compris l’internet mobile ainsi que les signaux radio et télévisuels» explique le journaliste.

Selon lui, ce système offre au gouvernement guinéen un contrôle quasi absolu, lui permettant de réduire ou d’interrompre le débit Internet et de couper les signaux des radios majeures du pays.

Le journaliste rapporte également que LS Telcom se targue de ses collaborations avec les régimes autoritaires de nations telles que le Congo, la Tunisie et le Togo.

Le plus grave révèle le journaliste investigateur, LS Telecom  a équipé le Sénégal d’un logiciel de gestion des fréquences, facilitant ainsi la suspension de la diffusion de Walf TV, une chaîne de télévision  privée locale. 

L’attribution provisoire du marché à LS Telecom par  l’Etat du Sénégal est estimée à Quatre-vingt-dix-neuf millions neuf cent mille (99 900 000) F CFA TTC.

D’après les révélations de Dietrich, les activités lucratives de LS Telcom sur le continent africain, notamment les 5 millions d’euros (environ 3,281 milliards de FCFA) de revenus générés en 2022, témoignent de la rentabilité de telles collaborations pour l’entreprise, malgré leur nature éthiquement discutable.

Il ajoute que la République Centrafricaine a récemment lancé un appel d’offres pour l’acquisition d’un système similaire, rappelant un marché obtenu en 2014 par une entreprise française liée à d’anciens légionnaires et proches de la famille Le Pen.

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