Face aux promesses non tenues concernant la signature de deux décrets cruciaux pour l’Administration du Travail, le syndicat brandit la menace d’actions radicales dans un communiqué daté du 12 mai
Dans un communiqué daté du 12 mai 2025, le Syndicat des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité Sociale (SICTRASS) du Sénégal exprime sa profonde déception face aux retards dans la signature de deux projets de décret considérés comme essentiels pour le renforcement des moyens d’intervention des inspecteurs du travail.
Selon le SICTRASS, ces textes, qui sont « en souffrance dans le circuit administratif depuis plusieurs années », n’ont aucune incidence financière sur le budget de l’État. Le syndicat s’interroge donc sur les raisons de ce retard, d’autant plus que le président de la République avait pris « l’engagement ferme le 1er mai 2024, qu’il a réitéré le 1er mai 2025, de corriger la faiblesse criarde des moyens alloués à l’Administration du Travail ».
Le syndicat rappelle que cette préoccupation avait également été partagée par le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, où il s’indignait contre « le traitement inique, vitrine d’une rupture d’égalité et d’équité » envers les Inspecteurs et Contrôleurs du Travail.
Le communiqué révèle que la dernière rencontre avec l’actuel ministre du Travail, Monsieur Abass Fall, avait conduit le SICTRASS à faire d’importantes concessions sur la base d’un contrat de confiance. En retour, les autorités leur avaient assuré la signature des textes avant le 1er mai 2025, promesse qui n’a pas été tenue.
Le syndicat souligne que ses membres se sont pleinement engagés pour la réussite de la Conférence sociale, des négociations ayant abouti à la signature du Pacte de stabilité sociale, et du déroulement de la fête du travail du 1er mai 2025.
Cette situation, selon le SICTRASS, a « détient sérieusement sur la motivation des agents » d’un département qui se vide de ses ressources humaines, alors même qu’il est chargé de missions cruciales comme:
- La consolidation et l’extension du système de protection sociale
- Le règlement des conflits entre employeurs et travailleurs
- La promotion d’un climat social favorable à l’amélioration de la productivité
- La prévention des accidents et maladies liés au travail
- La sauvegarde des emplois dans les entreprises en difficulté
- La lutte contre toute forme de discrimination en milieu de travail
Face à cette « attente infructueuse et plus que longue », le SICTRASS informe que si l’État ne respecte pas ses engagements, il se réserve « le droit de poser tout acte syndical radical » pour que ce « cycle d’injustice et d’iniquité » soit brisé et que l’État reconnaisse à l’Administration du Travail « la place qui lui revient naturellement et légitimement ».
Le communiqué, signé par le Secrétaire Général du Bureau Exécutif National (BEN) du SICTRASS, conclut en avertissant que sans action, le slogan « Jub Jubal Jubbanti » (référence à la devise nationale qui signifie « Un Peuple – Un But – Une Foi ») ne sera qu’une « vaine profession de foi mais jamais une réalité dans le monde professionnel ».
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