À quatre moi de l’élection présidentielle du 25 février 2024, le chef de l’Etat a neutralisé toutes les menaces qui se dressaient devant Amadou Ba. Mais tout n’est pas encore gagné d’avance pour le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar. Il lui faudra plus que l’aide de son mentor.
En politique, personne n’égale le Président Macky Sall. Il n’est pas uniquement un héritier de Wade. Il est devenu son sosie.
En douze (12) ans de règne, il a déjoué tous les pièges tendus par ses adversaires. Mieux, il a réussi sa mission : «réduire l’opposition à sa plus simple expression». L’ex Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail et la Fraternité (PASTEF) était la seule force de résistance au sein de l’opposition.
Mais il n’existe plus. Macky l’a complètement effacé de l’espace politique sénégalais.
Ousmane Sonko, le leader de ce parti dissous, est en prison depuis le mois de juillet. Un véritable coup de frein pour l’opposition. Elle s’est toujours accrochée à la botte du maire de Ziguinchor.
Et Macky a trouvé le moyen de s’en débarrasser avant le 25 février 2024. Faut dire que le chef de l’Etat n’a pas eu besoin de faire grand chose. Le patriote en chef a précipité sa chute.
Tel un novice, il a laissé le succès lui monter à la tête. Ses multiples appels à la Résistance l’ont envoyé à la chambre zéro étoile.
Ce qui l’éloigne définitivement de la course présidentielle.
Ousmane Sonko était le plus grand obstacle qui se dressait entre Amadou Ba et le Palais. Son arrestation et la dissolution de son parti ouvrent de facto la voie au candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar.
Macky ne se contente pas uniquement de neutraliser les adversaires de Amadou Ba. En envoyant Sonko en prison, il s’est assuré que personne au sein de l’ex Pastef ne pourra le suppléer. Avec l’article L57 du code électoral, plus personne au sein de ce parti dissous ne peut être de la partie pour 2024.
Ce qui laisse le champ libre à son «champion».
Amadou Ba a, désormais, les mains libres. Les adversaires qui se dressent devant lui n’ont pas la force politique de Sonko.
Mais il reste de sacrés adversaires à ne pas négliger. Entouré de personnalités comme Barthélémy Dias, Khalifa Sall peut faire de l’ombre au candidat de Benno.
Pour avoir toutes les chances de son côté, l’ancien maire de Dakar fait le tour du pays. Contrairement au leader de l’ex Pastef, Khaf ne s’est pas lancé dans une révolution sanglante.
Le bloc Mimi Touré-Mahammed Boun Abdallah Dionne peut se révéler dangereux pour le candidat de Benno. Anciens membres de la mouvance présidentielle, Mimi et Dionne partagent le même électorat que Amadou Ba.
Ayant cheminé avec lui, ils savent comment lui faire face. Et faut dire que le président Macky Sall ne pourra venir en aide à son champion sur ce coup-ci. Ce sera au premier ministre de neutraliser les menaces qui se dressent devant lui.
Ce afin d’être le cinquième président de la République.
Mais la seule chose que Macky Sall n’a pas pris en compte, ce sont les jeunes. Cette frange de la population reste toujours hostile face au pouvoir. En arrivant à les convaincre, le candidat de Benno peut être sûr d’être celui qui va succéder à son mentor.
Ce qui est loin d’être une partie de plaisir. Même sans la participation de Sonko, Amadou Ba devra transpirer pour être le 5e président.
Xibaaru