À seulement 23 ans, Maguette Ba est une militante passionnée de la cause climatique, déterminée à protéger les ressources naturelles et à sensibiliser les jeunes sénégalais aux enjeux environnementaux. Originaire du Sénégal, elle s’engage activement pour un avenir plus vert en proposant des solutions adaptées aux réalités africaines.
Son nom, qui signifie « vieille dame » dans sa culture, est perçu comme un symbole de sagesse, de responsabilité et d’engagement. Une philosophie qu’elle applique dans sa lutte pour la planète, bien au-delà de son âge.
Un engagement né de l’éveil à l’urgence climatique
L’engagement de Maguette pour la cause environnementale a commencé à l’âge de 15 ans, lorsqu’un cours scolaire sur les effets du changement climatique, accompagné d’un documentaire, a eu un impact majeur sur elle. « J’ai pris conscience qu’il se passait quelque chose de grave, et qu’il fallait agir », a-t-elle expliqué.
Elle rejoint alors un club environnemental de son lycée et participe à un projet de gestion écologique, soutenu par des partenaires comme l’Union européenne. Cette initiative inspire rapidement d’autres écoles à adopter des pratiques écologiques. « Cela m’a donné envie d’élargir mon engagement au-delà de l’école », souligne-t-elle.
Une prise de conscience des changements environnementaux locaux
Pour Maguette, les effets du changement climatique sont visibles au Sénégal, notamment à Dakar, où les températures sont de plus en plus élevées, et dans le sud du pays, où la salinisation des terres appauvrit les sols.
Cela a des conséquences dramatiques sur les conditions de vie, notamment l’augmentation des mariages précoces en raison de la dégradation des terres agricoles. La pollution plastique est également un problème majeur : malgré la loi interdisant les plastiques à usage unique, l’inefficacité de la mise en œuvre et l’absence d’alternatives concrètes laissent cette loi lettre morte.
Le rôle des jeunes dans la protection de l’environnement
Maguette voit dans l’implication des jeunes la clé pour une véritable transformation. « Si nous leur donnons les outils nécessaires, ils pourront non seulement trouver des alternatives économiques, mais aussi participer à la protection de l’environnement », affirme-t-elle. Elle appelle à une mobilisation des jeunes pour créer des solutions durables et adaptées aux contextes locaux.
Son rôle de défenseuse de la jeunesse avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)
En 2022, Maguette Ba a été nommée « Youth Advocate » (Défenseur de la jeunesse) par l’UNICEF Sénégal. Ce rôle lui permet de parler de l’impact du changement climatique sur l’éducation des filles et de se faire entendre sur la scène internationale. Lors du Sommet du Futur des Nations Unies en 2024, elle a partagé l’histoire poignante d’une adolescente sénégalaise décédée en cherchant de l’eau dans la région aride du Ferlo, une zone où les ressources en eau sont rares.
« Cette expérience est pour moi une occasion d’apprendre et de faire progresser notre expertise. J’espère qu’à l’avenir, notre savoir-faire sera mieux valorisé », a-t-elle souligné.
Combattre les résistances culturelles et sensibiliser avec respect
Dans son travail, Maguette a rencontré des résistances culturelles, comme l’histoire d’un chef de famille dans la région de Matam, qui s’opposait à la plantation d’arbres sur sa terre en raison de croyances liées à l’espérance de vie.
« Ces situations montrent l’importance de l’écoute et de la sensibilisation avec des exemples concrets », a indiqué Maguette Ba. Elle prône une approche respectueuse des cultures locales tout en introduisant des solutions pratiques et efficaces. « Il faut parfois montrer comment d’autres pays ou régions ont surmonté ces défis tout en respectant nos valeurs », a-t- elle ajouté.
Un militantisme climatique africain distinct des modèles occidentaux
Maguette milite pour un modèle de militantisme climatique africain, indépendant des modèles occidentaux. « Nos réalités sont différentes. Par exemple, nous avons un potentiel solaire immense et des terres riches, mais nous manquons de ressources pour les exploiter durablement », a-t-elle expliqué.
Avec d’autres jeunes militants, elle développe des solutions adaptées aux besoins et aux priorités locales, dans le but de créer un modèle qui reflète les réalités africaines.
L’héritage d’un changement durable pour les générations futures
Maguette est motivée par le désir de laisser un héritage durable pour les générations futures. « Je n’ai pas encore d’enfants, mais je veux qu’ils puissent profiter des arbres que j’ai plantés », déclare-t-elle.
À travers son action, elle souhaite montrer que chacun, à son niveau, peut contribuer à préserver la planète.
Son objectif est clair : créer un futur où les ressources naturelles sont protégées, où les croyances locales sont respectées et où la jeunesse africaine joue un rôle central dans le changement environnemental.
VivAfrik
