L’arrêté de mars 2013 fixant le prix du riz, devenu caduc 4 mois plus tard, ne peut servir de référence à l’achat effectué en 2021, dixit Mansour Faye.
Cet argument semble logique et plausible.
Pourquoi donc le vérificateur l’a ignoré ?
Ignorance ou inadvertance de sa part, faut-il continuer les poursuites si tant est que l’objectif soit seulement la reddition de comptes, dépourvu de visée politicienne ? Susceptible d’être poursuivi pour haute trahison, l’ancien ministre du Développement communautaire dessine déjà sa ligne de plaidoirie.
Parlant des autorités actuelles, il dit : «Après un an d’exercice du pouvoir, ils n’ont aucun début de possibilité de me coller une quelconque faute.» Toutefois, deux anciens ministres de Blaise Compaoré, Jérôme Bougouma et Jean-Bertin Ouédraogo, avaient été déférés après une simple audition par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice.
La simple probabilité d’une fuite était évoquée.
En effet, il était dit qu’un autre ministre, celui en charge du Commerce, avait été convoqué, mais ne s’était pas présenté à la barre. Comme quoi, les artifices ne manquent pas pour arriver à des fins inavouables.
La fortune présumée de Mansour Faye ne peut suffire à le clouer au pilori.
Les soutiens apportés à Karim Wade contre le renversement de la charge de la preuve font encore écho. En tout état de cause, les fonds politiques suffiraient à approvisionner l’ex-ministre et sa progéniture.
Pour cause, ils étaient de la famille présidentielle, donc susceptibles d’être nantis directement et ouvertement en numéraires. D’ailleurs, le Président actuel a encore la possibilité, en toute légalité, d’enrichir jusqu’au plus petit citoyen de Ndiaganiao.
Il faut le reconnaître : le frère de l’ex-Première Dame tient droit dans ses bottes. Il aurait fallu qu’il courbe l’échine pour qu’une forte pression soit exercée sur Macky Sall.
De cette manière, l’ancien Président aurait capitulé, obligé de donner des gages de son retrait définitif de la scène politique.
En plus, il aurait cessé définitivement de «manœuvrer en coulisse». En attendant sa comparution devant la Commission d’instruction de la Cour d’appel de Dakar, Mansour Faye livrera, à coup sûr, un baroud d’honneur, espérant que le Droit soit dit ultimement en âme et conscience.
lequotidien