Figure culte de l’univers médiatique, Maty 3 Pommes, s’est progressivement détachée de l’audiovisuel sénégalais. N’empêche, sur les réseaux sociaux, elle continue à distiller son style percutant et défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Ce qui lui vaut quelques désagréments. Dans cet entretien, elle explique pourquoi elle a pris fait et cause pour Adji Sarr, dans l’affaire de viol qui l’oppose à Ousmane Sonko.

Vous êtes journaliste de formation. Vous avez fait les grands moments de la télévision au Sénégal. Pouvez-vous nous parler de vos occupations ?

C’est vrai, je suis journaliste formée à l’Issic. J’étais dans la même classe que Maimouna Ndir qui était présentatrice à la Rts et aussi Juliette Ba et tant d’autres professionnels des médias. Actuellement, je suis productrice audiovisuelle, je viens d’ouvrir ma structure au Sénégal.

Pourquoi avez-vous décidé de vivre à l’étranger ?

Je vis en Europe depuis 2009. Cette option s’explique par les exigences de la vie de couple. Au début, je faisais des aller-retours. Je profitais de mes séjours pour enregistrer des numéros de ‘’Show Tout Chaud’’. Cette émission était diffusée sur la 2Stv en 2010.

“J’ai toujours été engagée. C’est ce qui explique mon parcours si difficile et semé d’embûches”

Depuis quelques années, vous avez choisi d’être une militante engagée pour la défense de la cause des femmes. Quelles sont les raisons qui motivent ce choix ?

J’ai toujours été engagée. D’ailleurs, c’est ce qui explique mon parcours si difficile et semé d’embûches. Il faut le reconnaître, auparavant, les réseaux sociaux n’étaient pas si puissants, s’y ajoute, nous n’avions pas Facebook-live pour montrer notre engagement et les combats que nous menions.

“J’ai reçu des menaces de mort”

Depuis deux ans, vous défendez Adji Sarr. Pourquoi ce parti pris ?

Je me suis mêlée à cette histoire à cause de l’acharnement des militants et sympathisants du leader de Pastef Ousmane Sonko contre ma personne. Dés l’éclatement de l’histoire de viol , je veux parler du dossier Adji Sarr, j’ai reçu des menaces de mort le jour où j’ai invité l’avocat de l’accusatrice maître El Hadj Diouf. Je précise qu’à l’époque, les partisans de Sonko suivaient en masse mes lives.

“Les partisans de Sonko sont allés jusqu’à créer un groupe Whatsapp restreint pour coordonner mon agression”

Je n’avais pas encore invité la partie adverse. Par la suite, je l’ai fait par souci d’équilibre. C’est ainsi que le dimanche suivant, j’ai invité maître El Hadj Diouf. Des responsables de Pastef m’ont appelée pour présenter des excuses par rapport aux menaces proférées contre moi. J’ai fait un live 100% Pastef pour qu’ils répondent à maître El Hadj Diouf. S’ensuivra un live avec le groupe Coddas (Françoise Hélène Gaye présidente de Coddas). C’est depuis lors que tout a dégénéré.

Les partisans de Sonko de la Diaspora se sont acharnés sur moi avec des vidéos d’insultes, de menaces, mensonges sur ma personne. Cet acharnement a duré plusieurs semaines. J’ai porté plainte à Paris avec les extraits de vidéos traduits, captures d’écran etc.

Ils sont allés jusqu’à créer un groupe Whatsapp restreint pour coordonner mon agression. A l’époque, je travaillais à Paris. Ils ont été de connivence avec mes collègues pour me mener la vie dure et me pousser à la démission. J’ai été en arrêt maladie mais grâce à Dieu j’ai gagné ce combat. Celle qui a créé le groupe a été licenciée et les autres ont été sanctionnées. J’ai évoqué dans mes lives, à plusieurs reprises, que j’ai rangé mon habit de « femmes de médias » et je ferai face à ces gens quoiqu’il arrive en tant que citoyenne sénégalaise et être humain tout court.

Depuis plus d’un an, je fais mes propres investigations sur Ousmane Sonko pour savoir pourquoi ses partisans sont si violents ? Pourquoi veulent-ils intimider les Sénégalais avec ce procédé si dégoûtant ? Qu’est-ce qu’on nous cache ? Pourquoi ils ne veulent pas qu’on parle du dossier Adji Sarr ? J’ai fait ces investigations pour montrer aux partisans et sympathisants de qu’on ne m’intimide pas.

“Adji Sarr est persécutée, insultée, diffamée comme moi”

Quelles sont vos relations avec Adji Sarr, l’accusatrice de l’opposant Ousmane Sonko ?

Au début, je n’avais aucun contact avec Adji Sarr. Mais petit à petit, je me suis rapprochée d’elle. J’ai eu de l’empathie car elle est persécutée, insultée, diffamée comme moi. Pire, elle ne peut pas sortir depuis plus d’un an. Violée pu pas, seule la justice nous édifiera. Aujourd’hui, je l’encourage à tenir bon et lui dire qu’elle n’a pas à avoir honte. Qu’elle relève la tête avec dignité et une fois le procès terminé, elle pourra tourner cette page et reprendre sa vie.

Vous n’êtes plus dans les médias, quelles sont vos occupations ?

Je vis en Europe et je travaille comme tout le monde. En plus je fais du « khar matte » ( des prestations) avec un grand groupe français. Je suis leur égérie sur leur plate-forme pour le Sénégal.

Quel est votre principal combat de l’heure?

Mon combat, c’est la tenue du procès Adji Sarr/Sonko car il y a eu 14 morts. Après ce procès, on pourra tourner cette page. J’ai vraiment hâte.

Quels messages souhaitez-vous adresser aux hommes politiques ?

Je souhaiterais voir des hommes politiques responsables. Il faut qu’ils pensent d’abord à l’intérêt du pays et non à leur carrière politique. Les autorités, les hommes d’affaires doivent accorder plus d’attention aux populations, tous doivent œuvrer à aider les populations. Je vous donne comme exemple mon quartier. Après 7 ans d’absence, j’ai retrouvé un quartier plus délabré et des riverains qui ont plus besoin d’aide. Avec l’homme d’affaires, Doro Guèye, j’ai pu leur donner des motopompes et nous avons financé 24 femmes du quartier. Je lance un appel aux plus nantis à plus de solidarité. Nous devons continuer à cultiver nos valeurs d’entraide.

seneweb

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