Ces dernières années, entre attaques contre des journalistes, suspension de médias et coupure abusive d’internet, le Sénégal a dégringolé au Classement mondial de la liberté de la presse. Dans un communiqué, Sadibou Marong, le directeur du Bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (Rsf), demande au nouveau Président sénégalais de tenir ses promesses de campagne pour une «nouvelle ère».

Une nouvelle ère pour les médias, c’est ce que Reporters sans frontières (Rsf) attend du nouveau Président sénégalais. Après avoir dégringolé de 31 places dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par Rsf en 2023, le Sénégal, qui est à la 104e place, se doit de redorer son blason.

Dans un communiqué de presse, le directeur du Bureau Afrique subsaharienne de Rsf rappelle au Président

Bassirou Diomaye Faye ses promesses de campagne. «Dans son livre-programme, celui qui était alors candidat à la Présidentielle s’était engagé à supprimer la peine d’emprisonnement pour les infractions de presse, une recommandation phare de Rsf pour garantir le droit à l’information au Sénégal.

L’organisation appelle celui qui est devenu, le 2 avril dernier, président de la République sénégalaise, Bassi-rou Diomaye Diakhar Faye, à tenir cette promesse et à ouvrir une nouvelle ère pour les médias.»

Rsf rappelle ainsi que ces dernières années, les attaques contre les journalistes ont été nombreuses.

Il s’agit notamment d’arrestations et agressions de journalistes, de suspension de médias et coupure abusive d’internet. «Entre 2021 et 2023, plus d’une douzaine de journalistes ont été agressés par les Forces de l’ordre et des soutiens d’acteurs politiques lors de manifestations qui ont notamment fait suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, désormais Premier ministre du pays.

La situation s’est particulièrement détériorée depuis ce début d’année 2024, en période pré-électorale, avec au moins 20 journalistes agressés par les Forces de l’ordre lors des manifestations du 9 février.

Plusieurs journalistes ont aussi été détenus, à l’instar du directeur du site d’informa-tion DakarMatin, Pape Alé Niang, emprisonné plusieurs fois depuis novembre 2022 en raison de ses publications. En outre, deux chaînes de télévision ont vu leur licence retirée et leur signal coupé : SenTv en 2021 et WalfTv trois fois entre 2021 et 2024», rappelle l’organisation.

«Rsf appelle les nouvelles autorités à faire de la sécurité des journalistes une priorité et à proposer une politique ambitieuse pour que la liberté de la presse soit respectée», souligne le communiqué.

Rsf qui, dans une précédente sortie, avait défini une liste de 10 mesures phares, invite les nouvelles autorités à se les approprier. Parmi ces dix mesures, le vote et la promulgation de la loi sur l’accès à l’information d’intérêt public, l’indépendance du service public de l’information, une meilleure gouvernance de la publicité, la suppression des peines de prison et des amendes exorbitantes pour les délits de presse dans le Code de la presse voté en 2017.

Rsf estime également qu’il faut des enquêtes systématiques et appropriées lors de cas avérés de menaces ou violences envers des journalistes, afin de garantir que les auteurs d’actes répréhensibles contre les journalistes soient poursuivis et traduits en Justice.

Sadibou Marong cite également la régulation des plateformes numériques conformément aux propositions du Partenariat international sur l’information et la démocratie dont le Sénégal est signataire.

lequotidien

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