Suite aux affrontements sanglants du jour de la fête musulmane de la Tabaski à Médina Gounass, le Président Umaro Sissoco Embaló a décidé de fermer la frontière terrestre entre le Sénégal et son pays qui est frontalier avec le département de Vélingara où est située la cité religieuse. Quelles explications pour une telle décision ?

Officiellement, pour expliquer la décision de la Pré­sidence bissau-guinéenne de fermer sa frontière terrestre avec son voisin du Nord, le Sénégal, Umaro Sissoco Embaló a motivé la mesure en ces termes : «L’une des communautés (avait) appelé en renfort» des talibés vivant en Guinée-Bissau. «J’ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière pour empêcher toute escalade de violence.» Soit.

Mais des proches de la communauté de Gounass qui pourrait être l’auteure de cet appel indiquent qu’«aucun appel de renfort n’est fait à leurs proches de la Guinée-Bissau».

Ce qui s’est réellement passé ? «Dès que les parents et amis de la Guinée-Bissau ont appris la nouvelle, ils se sont aussitôt réunis pour trouver les ressources financières afin d’envoyer une délégation à Médinatoul Houda, non pas pour se battre forcément mais pour manifester leur solidarité à leur guide, le consoler et s’enquérir de la situation réelle sur le terrain, et les soutenir en cas de besoin», explique un interlocuteur.

Il poursuit : «En aucun cas les parents de Gounass ne pouvaient traverser la frontière avec des armes. C’est impensable.»

En vérité, les Peulhs du Fouladou, qui habitent la cité religieuse, sont appelés «Ngabounkés» par référence à la province du «Gabou».

Donc un «Ngabounké» est un habitant du «Gabou», une province qui touche une partie de la Guinée-Bissau, l’extrême-est de la Casamance et une partie de la Gambie.

Il est vrai aussi qu’à l’occasion de la Ziarra annuelle de Médinatoul Houda, le nombre de fidèles qui viennent du pays de Umaro Sissoco Embaló est parmi les plus importants.

On se rappelle que le 8 février 2018, plusieurs dizaines de véhicules transportant des milliers de pèlerins, en provenance de la Guinée-Bissau, avaient refusé de payer le «passavant» avant de franchir la frontière terrestre avec le Sénégal, au niveau du Poste des Douanes de Nianao, dans la commune de Wassadou.

L’agent des Douanes en faction avait été envahi par un groupe de fidèles qui piaffaient d’impatience de quitter ce premier village du Sénégal, tout en maintenant leur refus de payer un montant de 2500 francs exigé. Les bruits et menaces de mort ont poussé l’agent des Douanes, pris de panique, à tirer à balles réelles en l’air pour disperser la foule. Malheureusement, la balle toucha une personne qui est décédée sur le coup.

A rappeler que le Président Umaro Sissoco Embaló, pour rassurer les autorités sénégalaises, a indiqué : «Les Forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux de cette mesure.»

Lequotidien

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