Après le lancement de Threads en Europe depuis ce 14 décembre 2023, Mark Zuckerberg envisage d’intégrer son nouveau réseau social au Fédivers. Mais justement, qu’est-ce qui se cache derrière cette appellation ? Explications.

Si comme des millions de curieux, vous avez décidé d’essayer Threads, le nouveau réseau social de Meta, vous avez probablement lu ce message affiché lors de l’ouverture de l’appli : “Nous prévoyons d’intégrer Threads au Fédivers, un réseau social composé de différents serveurs exploités par des tiers”. De prime abord, on pourrait penser que le Fédivers est un réseau social inconnu au bataillon. Ce n’est pas le cas.

Comme le résume parfaitement la Quadrature du Net dans un article sur le sujet, derrière cette appellation se cache la contraction de Fédération et Univers.

Plus précisément, le Fédivers se présente comme “un ensemble de médias sociaux composé d’une multitude de plateformes et de logiciels, où les uns communiquent avec les autres grâce à un protocole commun”. Pour imager, on peut dire que le Fédivers s’apparente comme le réseau social des réseaux sociaux.

LE FÉDIVERS, POUR UN WEB INTEROPÉRABLE

Dans les faits, le Fédivers permet donc à des utilisateurs d’une plateforme, X (Twitter) par exemple, de communiquer avec d’autres usagers présents sur un autre réseau social comme Instagram par exemple. Contrairement à ce que l’on peut penser, le Fédivers n’est pas nouveau. En effet, ce système existe depuis 2008 et il a permis à de nombreux services de devenir interopérables.

C’est grâce au Fédivers que les ardents défenseurs de Gmail peuvent envoyer des mails à des destinataires sur Outlook ou encore Yahoo.

Malgré ses 15 ans d’existence, le Fédivers peine encore à susciter l’adhésion des plateformes et services les plus populaires, certaines étant encore trop attachées à leur fonctionnement en vase clos. Pourtant, cette interopérabilité permis par le Fédivers est un principe défendu corps et âme par les associations qui militent pour un Web plus juste, comme la Quadrature du Net.

Nous pensons qu’il s’agit d’une réponse alternative à la problématique de la régulation des contenus en ligne.

Face à des contenus racistes antisémites, xénophobes, etc. mis en avant par certaines grandes plateformes, permettre à leurs utilisateurs de partir sans se couper de ses amis permet de faire émerger des alternatives plus vertueuses, au modèle économique différent”, assure l’organisation.

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META N’EST PAS LE BIENVENU DANS LE FÉDIVERS

Néanmoins, l’idée de voir arriver Meta dans le Fédivers est loin d’enthousiasmer ses principaux acteurs. Ils redoutent notamment que le géant américain mette en place une stratégie éculée, mais efficace : celle du Adopte, Etend et Extermine (Embrace, Extend and Exterminate).

Pour faire simple, cette tactique consiste à adopter un protocole particulier (en l’occurence l’ActivityPub du Fédivers), de l’étendre et le modifier avec des caractéristiques spécifiques (qui avantagent l’entreprise) avant de rendre le protocole d’origine obsolète pour dominer le secteur et se débarrasser de la concurrence.

L’arrivée de Facebook sur le Fédivers ressemble à la stratégie de prendre le devants, d’agir tant qu’il n’existe pas encore d’encadrement, afin de cannibaliser le Fédivers en profitant de la circonstance de l’effondrement de Twitter”, estime quant à elle la Quadrature du Net.

Les détracteurs à l’intégration de Meta ont d’ores et déjà choisi d’unir leurs forces avec le Fedipact. Via cet accord, les signataires s’engagent à bloquer les services de Meta sur leur propre plateforme.

Le Figaro

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