Les jeunes artistes doivent s’inspirer du folklore national à travers ses harmonies, mélodies et rythmiques pour enrichir leur créativité musicale, préconise le musicien et animateur radio, Michaël Soumah. «On a un grenier musical hyper riche au Sénégal», dans lequel «les jeunes artistes peuvent aller puiser pour essayer de produire quelque chose de nouveau, enrichir leur créativité musicale», a-t-il dit dans un entretien avec l’Aps.
Michaël Soumah, qui a officié comme animateur à Dakar Fm, une antenne dakaroise de la radiotélévision sénégalaise (Rts, publique), invite les musiciens et chanteurs à aller écouter les morceaux de Lalo Kéba Dramé, Soudioulou Sissoko, Samba Diabaré Samb et autres Yandé Codou Sène, pour s’en inspirer. «A partir du folklore, on peut créer beaucoup de choses. Il y a des harmonies et des mélodies extraordinaires que l’on retrouve dans ces musiques», soutient-il. Sans compter qu’à partir de certaines rythmiques comme le Goumbé lébou par exemple, qui se retrouve jusqu’aux Antilles, au Brésil et à Cuba, mais aussi le Taakhourane, ou le Ndawrabine, il est possible, selon lui, de ressortir «des choses extraordinaires».
Le hic, c’est que les jeunes artistes ne font plus de recherche, déplore Michaël Soumah. «S’ils faisaient de la recherche, ils auraient pu réaliser énormément de belles choses», dit-il. Il donne en exemple le dernier album de Coumba Gawlo Seck, Teerou Waar, sorti en 2018, celui du bassiste Alune Wade, Sultan, mis sur le marché en mai dernier. De même, cite-t-il, les albums de Oumar Pène à travers lesquels l’on voyage musicalement «avec toutes les mélodies du Sénégal et de l’Afrique». Selon lui, le travail de l’artiste s’apparente à celui du journaliste, c’est-à-dire faire des recherches avant d’écrire un article. «C’est la même chose pour le musicien ou le chanteur, et aussi l’animateur radio qui doit avoir une bonne culture musicale pour pouvoir informer le public friand de musique», lance-t-il. Il suggère aux animateurs de se lancer dans la promotion des jeunes chanteurs venant des régions de l’intérieur du Sénégal.
Soumah, qui comptabilise une trentaine d’années dans la musique, dont 26 ans comme animateur radio, invite ses confrères à faire la promotion de toutes les musiques sénégalaises. De la musique manjacque à celle sérère en passant par la musique diola, insiste-t-il. «La musique sénégalaise est plurielle», fait valoir Michaël Soumah, estimant que qu’il serait bon de faire la promotion de toutes les musiques sénégalaise du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre. «Il ne s’agit pas, pour animer, de mettre de la musique et de parler. Il faut mettre l’accent sur la recherche, car les gens qui vous écoutent ont besoin de savoir, d’être informés, ils s’informent pour pouvoir informer», déclare-t-il.
Aps
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