Moundiaye Cissé, coordonnateur de l’Ong 3D, exprime son opposition à tout report de l’élection présidentielle, dans une interview avec le journal “Point Actu”. Moundiaye Cissé est hostile également au énième dialogue, estimant qu’on ne change pas les règles en cours de jeu. Il se désole aussi de la polémique soulevée par le débat sur la nationalité de Karim Wade.

Les recalés ont adressé une lettre au président Macky Sall lui demandant la reprise du contrôle des parrainages. Qu’en pensez-vous ?

Au Sénégal, il n’y a jamais eu de report des élections présidentielles, quelles que soient les circonstances. Ce n’est donc pas aujourd’hui qu’on va reporter les élections. Ceux qui soutiennent cette idée, rêvent d’un gouvernement de transition auquel ils pourraient participer ou même en être le chef.

D’autres cherchent à s’éterniser au pouvoir parce qu’ils voient la fin proche et qu’ils ne sont pas satisfaits du candidat choisi pour eux, d’une part, ou veulent à tout prix faire participer un candidat éliminé, d’autre part.

Il n’y a aucune raison objective qui mérite un report. Nous réitérons le respect du calendrier républicain, pour éviter que demain, de fallacieux arguments amènent un Président à tenter le coup. On ne peut avoir reproché hier, au Président, d’instrumentaliser la justice et venir aujourd’hui, lui demander d’intervenir contre une décision de justice ( du conseil constitutionnel).

Que vous inspire la polémique sur la nationalité de Karim Wade ?

La polémique sur la nationalité de Karim Wade, est une véritable aberration. On ne peut pas être fils du Président qui a dirigé le pays pendant 12 ans et se voir refuser de participer à une élection dans ce même pays, sous prétexte qu’on n’est pas de nationalité exclusivement sénégalaise.

Aberration aussi, parce que c’est un retour de bâton contre l’initiateur de cette loi très dangereuse pour la stabilité d’un pays.

Les questions de nationalité dans le champ politique, sont trop conflictogènes et il faut faire très attention. Voilà des questions qui ont fini par instaurer le chaos dans bien des pays. Suivez mon regard. Donc, faisons attention à ces questions et restons focus sur les valeurs, les qualités et les compétences des personnes, notamment des candidats.

Une partie de la société civile réclame un énième dialogue. Partagez-vous cette démarche ?

Un énième Dialogue avant ce scrutin, consisterait à vouloir changer les règles du jeu pendant le jeu. Or, on ne change pas les règles du jeu pendant le jeu. Par contre, un dialogue de réconciliation des Sénégalais, est plus que nécessaire après les élections.

Il s’agira pour le Président élu d’appeler au dialogue, au lendemain de son élection, pour apporter les réformes nécessaires à la consolidation de notre démocratie et de notre État de droit.

leral

Part.
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