Le nouveau ministre de la communication, des télécommunications et de l’économie numérique, Moussa Bocar Thiam, a soutenu, jeudi, que le secteur de la communication doit nécessairement opérer une mue, à travers notamment une adaptation responsable au nouvel environnement de transmission de l’information.
« À travers une adaptation au nouvel environnement de transmission de l’information, le secteur de la communication doit nécessairement opérer une mue », a plaidé, jeudi, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique.
Mais cette « obligation de changement doit être accompagnée de façon responsable », a ajouté Moussa Bocar Thiam, à l’occasion de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Abdoulaye Diop.
Pour ce faire, a-t-il préconisé, « il nous faudrait adopter de nouveaux comportements au profit d’un réel renforcement de notre fibre patriotique et en abrogeant la recherche effrénée du sensationnel »’.
Selon M. Thiam, ’’il y va de la construction d’une conscience citoyenne forte, de la protection de nos valeurs sociétales et de l’éducation de nos jeunes générations que nous avons l’impérieux devoir d’accomplir dans les règles de l’art ».
Pour le nouveau ministre, le secteur de la communication « est stratégique et implique une gestion intelligente de l’information », une problématique constituant « un impératif national qui engage la responsabilité des pouvoirs publics, des médias privés, mais aussi de l’ensemble des parties prenantes ».
Selon Moussa Bocar Thiam, « la communication des temps modernes va en effet au-delà de tous les clivages et des intérêts particuliers, parce qu’elle concerne tous les citoyens sénégalais ».
Aussi tient-elle « particulièrement compte des aspects d’accessibilité, de fiabilité et de sécurité, face au bouleversement du traitement de l’information occasionnée par la révolution numérique. »
Dans ce cadre, il a assuré de sa détermination à « favoriser l’engagement de tous les acteurs publics comme privés, au service de cette cause », en vue de mettre en place « un environnement favorable au secteur transversal de la communication. »
’’Mieux veiller à la désinformation’’
Il estime que sous ce rapport, « promouvoir la création et la diffusion d’une information plurielle ne saurait prendre sens que lorsqu’on y accole l’objectivité et le sens surtout de la responsabilité. »
Moussa Bocar Thiam annonce que parmi les actions qu’il compte engager, figure « la veille et le contrôle de l’information dans les réseaux sociaux », lesquels sont devenus selon lui « un nid de la manipulation, de la désinformation, de l’influence et même de la cyber insécurité. »
Le département de la communication compte sur l’ »excellente formation des professionnels des médias », pour mieux « veiller à ce que la désinformation soit une exception au Sénégal », a-t-il dit.
Le Sénégal, a-t-il déclaré, a une culture journalistique qui « ne pâlit pas dans le monde de l’information, car elle a su faire faire siennes, les valeurs fondées sur l’éthique et la déontologie ».
« Ces valeurs nous servent de repères pour promouvoir la communication institutionnelle publique, mais aussi sensibiliser les institutions et les citoyens sur le respect des libertés fondamentales d’expression », a-t-il dit.
« Elles nous invitent également à une gestion intelligente de l’information qui, non vérifiée, peut s’avérer subversive au détriment de notre patrimoine commun, la nation sénégalaise », a-t-il ajouté.
Il a évoqué les « grandes réalisations » de son prédécesseur, avant de prendre l’engagement de « s’inscrire dans la continuité » de l’action de ce dernier, en impulsant « l’immersion dans la société moderne de l’information, à travers l’accessibilité accrue du numérique et une politique de communication ancrée dans la culture de la citoyenneté, ciment qui lie tous les acteurs dans un élan résolument solidaire. »
De même a-t-il exhorté « tous les acteurs » de son département « à s’engager dans une démarche inclusive’’, en partant es vertus de « transparence, de dialogue, de souplesse et d’échanges continus sur l’ensemble des sujets complexes qui ont pu constituer des points de blocage. »
Le ministre sortant Abdoulaye Diop, après avoir fait un bilan sommaire de ses différentes réalisations, a saisi l’occasion pour remercier ses collaborateurs, mais également le chef de l’Etat.
« J’ai le sentiment que les mots sont trop creux, trop faibles, pas assez chargés pour traduire ma profonde gratitude et mes sincères remerciements au regard de ce qu’il m’a donné », a-t-il dit du président Macky Sall.
« Depuis son accession au pouvoir, a-t-il conclu, il me fait confiance en me permettant sur ces traces, de participer à la construction du Sénégal dont nous rêvons tous ».
aps