Le Théâtre national Daniel Sorano a organisé une séance d’écoute de l’album éponyme «Sénégal Sunu Reew». A travers cet album de 15 titres qui rassemble des légendes de la musique sénégalaise, Papa Dembel Diop, qui a assuré la Direction artistique, appelle l’Etat à acheter cet album pour permettre à Sorano de rentrer dans ses fonds, mais aussi pour mieux préserver et valoriser le patrimoine culturel du pays.
Quand, dans un enchaînement mélodique, se succèdent Ndiaga Mbaye, Abdoulaye Mboup, Yandé Codou Sène, Thione Seck, Touré Kunda, Saly Mbaye, Mahawa Kouyaté, Khady Diouf, Baba Maal, Omar Pène, Youssou Ndour, Kiné Lam, Khar Mbaye Madiaga, Souleymane Faye, c’est tout le Sénégal qui se dévoile.
Des voix qui s’élèvent, puissantes, pour célébrer le patrimoine musical et culturel sénégalais.
L’album Sénégal Sunu Reew, un véritable terroir mélodique. Et par souci de conservation et de préservation de ce patrimoine immatériel, il était important pour la Compagnie du Théâtre national Daniel Sorano d’enregistrer ces morceaux qui revisitent les classiques du folklore et des musiques actuelles du Sénégal. «Cet exercice est pour nous plus qu’une séance d’écoute, mais une véritable consécration pour notre patrimoine culturel et musical.
L’Ensemble lyrique traditionnel est depuis toujours un fervent gardien de notre tradition, un ambassadeur de notre richesse culturelle et de notre excellence artistique sénégalaise», déclare Ousmane Barro Dione. Directeur de la Compagnie nationale du Théâtre Daniel Sorano, il a souligné l’importance de cet album dans la préservation du patrimoine immatériel sénégalais, rappelant que de nombreuses chansons datant des années 1960 sont aujourd’hui introuvables sur le marché de la musique.
«Cet album est aussi le reflet de notre diversité culturelle, notre créativité et notre esprit collectif», précise-t-il, estimant que les titres choisis dans cet album sont non seulement le résultat d’un travail acharné et d’une passion indispensable, mais aussi d’un amour profond pour la musique traditionnelle sénégalaise. «Chaque morceau est une ode à notre histoire, une célébration de nos coutumes et un hommage à nos anciens.
Il y a beaucoup d’artistes musiciens qui ont rendu service à la culture de façon générale, mais aujourd’hui on a tendance à les oublier.
Et c’était pour nous une occasion de leur rendre hommage pour tout ce qu’ils ont fait», a-t-il expliqué, ajoutant que l’album Sénégal Sunu Reew est venu aussi répondre à un impératif de préservation et de valorisation de la musique traditionnelle.
«Cet album était aussi une occasion de relancer cette production musicale de Sorano qui invite à s’ouvrir à la modernité», a dit M. Barro Dione.
La séance d’écoute de cet album, qui s’est ouverte avec la chanson Diya Bana de l’artiste Mahawa Kouyaté, suivie du morceau Sénégal Sama reew de Abdoulaye Mboup, interprété par Alpha Dieng, se présente ainsi comme une œuvre collective visant à revitaliser la musique traditionnelle sénégalaise tout en intégrant des éléments de modernité.
Et sous ce rapport, estime le Directeur artistique Papa Dembel Diop, confiner le Théâtre national Daniel Sorano au répertoire traditionnel, ce n’est pas lui donner la chance de s’ouvrir à la modernité et à l’international.
Et c’est pour répondre à ce besoin, dit-il, que «le directeur de Sorano et nous avons senti le besoin de faire cette collaboration qui répondait aux exigences nouvelles qui fusionnent justement l’Ensem-ble lyrique traditionnel avec les instruments modernes, notamment la basse, le clavier, pour essayer de s’ouvrir aux autres sensibilités».
Musicien, compositeur et bassiste du mythique Super Diamono de Omar Pène, il suggère à Ousmane Barro Dione de faire en sorte que l’Etat puisse s’approprier cet album et l’acheter. «Je suggère au directeur de faire en sorte que l’Etat se l’approprie.
Cela permettrait à Sorano de rentrer sur ses fonds. Et je lance un appel à l’Etat pour qu’il puisse acheter cet album, ce qui va permettre de mieux le vulgariser», fait-il savoir.
De son côté, Guissé Pène, producteur de spectacle et manager d’artistes, a salué l’initiative de Sorano. «Aujourd’hui, la musique sénégalaise est dans une confusion totale où l’identité est en train de disparaître.
Et faire revivre l’identité de la musique sénégalaise est une initiative bienvenue. Sorano joue son rôle de préservation du patrimoine culturel», a-t-il soutenu.
lequotidien