A la veille du démarrage de la campagne électorale pour la Présidentielle de 2024, le groupe Pape et Cheikh a choisi de faire entendre sa voix d’une manière significative et harmonieuse, avec «Bu leen wengal gaal gi».
Composé de 6 titres, ce nouvel album traite d’une actualité brûlante. Le groupe «Pape et Cheikh» interpelle tous les segments de la société et envoie un appel puissant à l’unité et à la paix en cette période de tensions politiques.
La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 février démarre ce dimanche.
A la veille de ce moment, le duo musical iconique sénégalais, Pape et Cheikh, a remis au goût du jour sa fameuse chanson Bu leen wengal gaal gi. Cette fois, il s’agit d’un nouvel album de 6 titres dans lequel le groupe interpelle tous les segments de la société et envoie un appel puissant à l’unité et à la paix en cette période de tensions politiques et à la veille de l’élection présidentielle.
Face à la presse pour une séance d’écoute de ses morceaux, le lead vocal du groupe, Pape, ne mâche pas ses mots en adressant un message crucial au Peuple sénégalais.
«Bu leen wengal gaal gi !
La paix n’a pas de prix et on ne peut rien obtenir dans cette vie sans la paix. Jam mo guen leup. Cette chanson est notre participation à l’élection présidentielle», a résumé Pape Amadou Fall. Ce dernier, qui avait à ses côtés le journaliste culturel Alassane Cissé, l’acteur culturel Guissé Pène et des journalistes et chroniqueurs, entre autres, fait une introspection sociale pour dire au Peuple sénégalais de garder le cap, de faire preuve de sérénité et de droiture.
Dans un contexte où les passions politiques peuvent souvent diviser, la musique de Pape et Cheikh s’est avérée être un pont pour rassembler les Sénégalais autour de valeurs communes de paix, de tolérance et d’unité. Et ce titre éponyme qu’il revisite, résonne comme un écho de sagesse, invitant les Sénégalais à transcender les clivages politiques et à se concentrer sur ce qui les unit en tant que Peuple.
«Le véritable parti au Sénégal, c’est le Sénégal», a déclaré Alassane Cissé.
Pour le journaliste culturel, à travers cet opus, le groupe Pape et Cheikh renouvelle l’alerte. «Et l’alerte veut dire : attention ce pays ne doit pas tanguer. Attention ! La pirogue ne doit pas basculer dans l’incertitude, dans des aventures», a-t-il ajouté.
Bu leen wengal gaal gi, autrement dit en français, «il ne faut pas faire tanguer la pirogue», est un message d’actualité brûlant à deux jours du lancement de la campagne électorale où les clivages politiques sont exacerbés.
«Le groupe Pape et Cheikh demande à tout le monde, quel que soit leur bord, de faire attention.
Alertons pour que notre Sénégal ne tangue pas, pour que notre Sénégal garde le cap, quelles que soient les divergences», soutient le journaliste Alassane Cissé, ajoutant que Pape et Cheikh forment un groupe dont l’ossature et la durée font en sorte qu’ils produisent une musique structurée, fondée sur des textes qui interpellent tout le monde.
«Cet album est venu comme une alerte…»
Guissé Pène se réjouit également du retour de ce titre dans le paysage musical. «J’ose espérer que ce titre-là aura un bon écho afin qu’on puisse avoir une élection apaisée.
Et je crois aussi que c’est ce qu’on attend des artistes, parce que la fonction d’un artiste, c’est de servir de plateforme pour parler à la population», explique Guissé Pène, rappelant qu’en 2000, lors de la sortie de cet opus de Pape et Cheikh, le Sénégal était presque dans la même situation qu’aujourd’hui, où la tension politique avait même obligé certains pays à demander à leurs ressortissants de quitter le Sénégal.
«Bu leen wengal gaal gi nous est venu comme une alerte et nous rappelle que ce pays nous appartient et ne sera que ce que nous en ferons.
Le Sénégal est le Sénégal de tout le monde. C’était important qu’ils relancent ce message et je crois qu’il sera perçu par toutes les composantes de la société», estime Guissé Pène, indiquant que la fonction première de l’artiste, c’est de sensibiliser le public sur les enjeux de paix, de justice, de solidarité, respect des droits humains et de protection de l’environnement.
Mais à la question de savoir si le groupe Pape et Cheikh va mettre son nouvel album à la disposition des candidats pour la campagne électorale, Guissé Pène fera noter qu’il n’en est pas question. Il demande à ces candidats de payer les droits d’auteur, ce que les politiciens ne font pas habituellement.
«C’est une habitude chez eux.
On ne peut pas briguer le suffrage des citoyens en bafouant les droits de ses citoyens. Les politiciens demandent toujours le suffrage des citoyens, mais ne vont jamais payer les droits d’auteur, ça ne date pas d’aujourd’hui. Il faut que cela s’arrête, parce que c’est une obligation», dénonce le promoteur culturel.
Guissé Pène dira à ce propos que si les partis politiques ou les candidats à cette élection ne paient pas, il va demander au monde de la culture de faire une abstention totale lors de ces joutes-là. «Il faut que cela s’arrête», a-t-il conclu.
lequotidien