Le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (Fongip) et le Fonds de Solidarité Africain (FSA), une institution financière multilatérale, ont décidé de renforcer leurs capacités d’intervention au profit des entreprises sénégalaises. En effet, ils ont paraphé un accord cadre de coopération pour mettre en place une ligne de financement de 15 milliards de francs Cfa. La cérémonie de signature officielle entre Mme Thérèse Faye Diouf, administrateur général du Fongip, et M. Ahmadou Abdoulaye Diallo, Directeur général du FSA, s’est tenue, ce vendredi 14 octobre 2022, à Dakar.
« Mettre en jonction et en contribution leurs expériences réciproques et leurs ressources »
Il s’agit ici, d’un cadre juridique qui permettra aux deux institutions de se « mettre en jonction et en contribution leurs expériences réciproques et leurs ressources pour une opérationnalisation réussie des axes de collaboration clairement définis ». Il procède de « la volonté commune » du Fongip et du FSA de formaliser » leur partenariat. L’objectif est de « renforcer leurs capacités d’intervention et à intensifier davantage leurs activités d’accompagnement des entreprises sénégalaises à travers un dispositif de garantie attractif répondant aux besoins de l’écosystème financier ».
En effet, les deux institutions travailleront ensemble dans les domaines de la mutualisation des risques en termes de co-garantie et de contre-garantie, de l’accompagnement technique et de la mise en place d’une ligne de garantie de 15 milliards de francs Cfa dont la requête sera transmise aussitôt après la signature. Selon l’administrateur général du Fongip, cette ligne de garantie qui sera mise en place par le FSA, permettra au Fongip « d’intervenir en couverture des projets d’investissement dans des secteurs d’activités actuellement non couverts mais qui sont éligibles aux critères du FSA ».
A en croire Mme Thérèse Faye Diouf, le FSA va permettre au Fongip qui a un plafond de garantie de 500 millions, d’intervenir sur les dossiers dont la demande de garantie est supérieure à ce plafond mais également sur des dossiers sortant du cadre des PME/PMI, notamment le projet 100 000 logements.
« Accélérer la cadence et le volume des interventions »
Le Dg du Fonds de Solidarité Africain (FSA), pour sa part, a rappelé qu’à date, les interventions de sa structure en faveur des entreprises sénégalaises se chiffrent à 200 milliards de francs Cfa. Ce qui a permis, selon lui, de mobiliser 315 milliards de francs Cfa. Mais, Ahmadou Abdoulaye Diallo estime que cette enveloppe financière dont on peut se satisfaire à priori, « demeure en deçà des besoins de financement des PME au Sénégal ». D’où la nécessité de conjuguer les efforts pour y remédier.
De l’avis du FSA, cet accord cadre de coopération vise à « accélérer la cadence et le volume des interventions » de leurs deux structures réciproques de financement des entreprises au Sénégal. Sous ce rapport, Ahmadou Abdoulaye Diallo a pris « toute la mesure de l’engagement ferme de Mme l’administrateur général du Fongip à hisser sa structure et à en faire un levier principal pour la compétitivité de l’économie sénégalaise ».
« Je suis convaincu que notre coopération opérationnelle débouchera sur la formulation de solutions innovantes et adaptées aux besoins de financement des entreprises du Sénégal », a-t-il déclaré. Avant de rassurer que le Fonds de Solidarité Africaine jouera « pleinement son rôle ».
« Le Fongip permet de faire avancer la bancarisation au Sénégal »
Venu prendre part à la rencontre sur l’invitation du Fongip, Bocar Sy, président de l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Sénégal (APBEFS) qui regroupe plus de 30 banques, a tenu à remercier l’administrateur général du Fongip pour avoir « aidé les banques à être plus efficaces et à être plus proches des clients ». Selon lui, le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires permet aux banques d’accéder à des populations qui étaient exclues du système bancaire du fait de « la polarité et de la faiblesse » de leurs revenus. Et à ce titre, il soutient que le Fongip permet de « faire avancer la bancarisation » au Sénégal, parce qu’en émettant des garanties, il les rendent confortable pour financer des populations ou des agents économiques qui n’ont pas de garanties à donner aux banques pour être financés.
Le patron de l’APBEFS a, par ailleurs, profité de l’occasion pour inviter les agents économiques à « prendre le temps de concevoir leur projet, se l’approprier et de se faire accompagner afin d’obtenir facilement les financements ».
La rencontre a également noté la présence du président du CDES, Babacar Diagne, du Conseiller technique du Ministère des Finances et du Budget, Karim Guiro, de l’administrateur du Fonds de l’habitat social (FHS), Ousmane Wade, du secrétaire général du Fongip, Abdoulaye Diassé, entre autres.
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