Quand on pense à ce qu’on aurait pu faire en matière de tourisme dans le sud et l’est du pays, dans le Cayor, dans les îles du Saloum, etc., on ne peut que déplorer le manque de vision des décideurs. Les paysages naturels sont déjà en eux-mêmes des trésors.
Chaque fois qu’une télévision fait l’effort de mettre en valeur des paysages paradisiaques des iles du Saloum par exemple, beaucoup de sénégalais se demandent si ces paysages existent réellement dans leur pays.
Des paysages aussi sublimes, une histoire et une culture si riches, mais jusque-là peu rentabilisées sur le plan touristique. Comment peut-on avoir des sites si époustouflants et voir son secteur touristique péricliter chaque année davantage ?
La nature nous a jusuqu’ici été favorable, mais apparemment nous refusons d’en extraire le maximum de fruits.
Nous oublions toujours que la frontière entre le travail er le loisir est abolie depuis longtemps. Le loisir est devenu un véritable moyen de production dans la société de consommation. On ne produit plus seulement des richesses par le travail ; le loisir est une source intarissable de richesses.
Imaginons ces forêts de mangroves comme décor de documentaires sur la culture locale.
Imaginons un combat de lutte dont la médiatisation dure 10 moins et qui se tiendra dans une arène construite dans les parages. Imaginons la promotion de ce combat ou d’un gala dans les grandes chaines de télévision du monde. Imaginons des infrastructures pouvant abriter des élèves et des étudiants pour la recherche en milieu naturel…
La lutte est très populaire dans la zone, on trouvera forcément des structures sur lesquelles s’appuyer pour exporter un sport si attractif sur le plan culturel. Tout est une question de valorisation d’un potentiel, de matière premières, de ressources naturelles et humaines.
Nos penchants d’extravertis nous empêchent de mesurer à sa juste valeur l’énorme potentiel économique qui se cache derrière le patrimoine culturel et touristique du Sénégal.
Les pays dits développés ont compris que notre époque est celle où la frontière entre travail et loisir est effacée : le travail est devenu en même temps loisir et celui-ci travail.
Le Sénégal se démène dans des difficultés de valorisation de son tourisme alors que la nature est son premier intrant dans ce domaine. Nos ancêtres ont su faire un usage raisonnable de la nature, conformément aux besoins de leur époque.
Le tourisme n’était pas si développé, on ne peut donc pas leur reprocher de ne pas avoir fait de ces sites des hubs touristiques majeurs. Mais nous, qu’avons-nous fait ?
Nous devons comprendre que tout projet de développement repose avant tout sur les potentialités, les offres de la nature. Une des étymologies de la notion de culture « colere » fait penser à l’idée de mise en valeur.
Ce que le mariage offre on peut l’avoir en dehors du mariage, mais sa valorisation par le cachet social lui donne une portée qui en accroît les plaisirs. Valorisons nos terroirs, nos sites historiques, nos potentialités naturelles.
Comment un pays comme le Sénégal peut-il avoir des icônes comme Samba Diabaré Samb et aller chercher des musiques de film ailleurs ?
Comment notre pays a fait pour ne pas faire des iles du Saloum un hub culturel où le Cinéma, la musique, la littérature, la lutte, etc., coopéreraient pour transformer ce don du ciel en site touristique mondialement coté ? Comment Ngaay peut-il rester tel qu’il est depuis les indépendance sans grands investissements ?
Ngaay pourrait être un autre hub culturel, car en plus des variétés culturales (Manioc niébé, mil, bissap) cette localité pourrait développer un art culinaire (pourquoi pas une industrie alimentaire), l’artisanat y est florissant et n’attend que des investissements conséquents pour devenir une destination mondiale.
Cajorwood pourrait commencer à concurrencer Nollywood avec une vision globale de la culture et des grappes de convergence en matière d’investissement ou grâce aux ZES.
Pour relever ces défis, il nous faut une Agence nationale de valorisation du patrimoine naturo-culturel du Sénégal.
Cette Agence devrait être totalement affranchie du secteur strict du tourisme et viser une économie encore plus large et plus structurante dans la mesure où elle couvrirait des domaines tels que l’histoire, l’écologie, la religion, le sport, l’art, l’industrie, l’artisanat, etc.
xibaaru