Une nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal. Après Moody’s, c’est au tour de l’agence de notation américaine Standard & Poor’s de décerner une mauvaise note au Sénégal.
Après Moody’s lundi dernier, c’est au tour de Standard & Poor’s de dégrader la note sénégalaise. Avec ce «B» octroyé par l’agence américaine Standard & Poor’s, le Sénégal va devoir emprunter à un taux d’intérêt plus élevé qu’auparavant.
Les révélations par la Cour des comptes sénégalaise sur l’état des Finances publiques et sur la dette plus élevée que ce qui était annoncé par les anciennes autorités ne sont pas étrangères à cette dégradation.
Le rapport de la Cour des comptes, publié le 12 février, a pesé lourd dans la balance, la dette atteignant quasiment 106% du Pib. Les déficits cumulés entre 2019 et 2024 sont deux fois supérieurs aux chiffres officiels. L’agence de notation n’est pas optimiste quant à un redressement rapide de la situation, avec des inquiétudes sur la soutenabilité de la dette alors que les intérêts atteindront 20% des recettes en 2025 contre 14% l’année dernière.
En réponse aux chiffres révisés, le gouvernement sénégalais a proposé un plan visant à réduire les déficits budgétaires futurs à 3% d’ici à 2027.
Un ajustement difficile à mettre en œuvre et un pari risqué selon S&P qui pointe également les incertitudes sur la croissance du pays. Elle est estimée à 9% grâce aux champs pétroliers et gaziers, mais la dynamique pourrait bien être freinée par les efforts de réduction des déficits. Dans un communiqué paru la semaine dernière, l’agence Moody’s était du même avis. «La dégradation du Sénégal est due aux nouvelles données de la Cour des comptes révélant une situation budgétaire beaucoup plus fragile.»
Dans son rapport, la Cour des comptes avait révélé qu’en «2023, la dette publique du pays atteignait près de 100% du produit intérieur brut et non 65,6% ; que le déficit budgétaire pesait 12,3% du Pib, deux fois et demi plus que ce que la précédente administration avait annoncé. Et qu’une dette bancaire importante avait été contractée hors circuit budgétaire».
Rfi