Avec Ousmane Sonko, le poste de premier ministre (PM) prend une autre proportion. L’homme qui se qualifie comme un leader politique «indestructible» est loin de ses prédécesseurs.
Connu pour ses prises de position, le président du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) ne rate pas ses opposants politiques. Mais ces derniers refusent de se laisser faire.
Depuis quelques temps, il ne rate plus l’actuel parti au pouvoir et ses dirigeants.

Lors de son dernier passage à l’Assemblée nationale, Ousmane Sonko a affirmé sa détermination face aux attaques personnelles.
Le premier ministre s’est déclaré «politiquement indestructible». «Je ne m’intéresse pas aux attaques crypto-personnelles. Je suis politiquement indestructible. Je rends grâce à Dieu pour cela», avait-il répondu face aux critiques formulées par certains opposants.
Le patriote en chef avait déploré l’attitude d’une opposition qui, selon lui, cherche à «enfermer le pays dans des débats de personnes» plutôt que de se concentrer sur les véritables priorités nationales.
Si au Pastef, cette déclaration de Sonko donne une certaine confiance, d’autres se sont déjà fait une opinion sur la question.
«Quand quelqu’un dit qu’il est indestructible, celà veut dire qu’il est subjectivement atteint…Les vidéos et les VAR construisent et déconstruisent une identité numérique», a expliqué Alioune Tine.
Pour d’autres opposants, cette affirmation de confiance de Sonko n’est rien d’autre qu’un déni de la réalité. Un déni qui pourrait lui être fatal sur le plan politique.
«Ousmane Sonko, Vous parlez d’être indestructible ? Ceux qui incarnent réellement la solidité n’ont nul besoin de l’affirmer», avait répondu Abdoulaye Diop.
Pour le Secrétaire Général National Front National, «quand on s’élève au pouvoir non par la clarté d’un projet, mais par le tumulte du populisme, la séduction des foules et le maniement du mensonge, on finit par confondre illusion et légitimité.
On croit avoir dompté le système, hypnotisé le peuple, effacé ses propres trahisons à coups de slogans creux».
Même s’il est indestructible politiquement, Ousmane Sonko a face à lui des hommes et femmes qui aspirent à jouer pleinement leur rôle d’opposants. Ils ne ménagent plus le nouveau régime.
Cette opposition s’accroche à la moindre faille du régime pour lui rentrer dedans. Sans leader, l’opposition sonne la révolte après que le Pastef ait voulue la réduire à sa plus expression. Le dernier rempart de cette opposition est la question relative à loi d’interprétation de l’amnistie.
Contrairement aux errements de certains patriotes, le Pastef a perdu à son propre jeu.
Le Conseil constitutionnel a retoqué le texté voté au début du mois modifiant la loi d’amnistie adoptée en mars 2024. En rendant leur décision, les sept sages ont donné à l’opposition une belle victoire.
Chose qui ne serait sûrement pas possible si Thierno Alassane Sall n’avait pas porté ce combat. Le leader de la République des Valeurs a réussi à pousser le Pastef à commettre une erreur sur ce dossier.
Quand il a parlé au nom des victimes, Pastef s’est précipité sans pour autant mesurer le pour et le contre des actions qu’ils vont poser.
D’ailleurs, faut le dire, Thierno Alassane Sall est devenu l’opposant qui cause le plus de problèmes aux patriotes ces derniers jours. Il ne rate aucune occasion pour descendre certains membres du nouveau régime.
Le parlementaire touche souvent à la corde sensible allant jusqu’à défier Sonko dans un débat public.
C’est cette opposition qui se dresse devant «l’indestructible» premier ministre.
En utilisant les mêmes armes et les mêmes arguments que le Pastef, cette opposition va faire des dégâts dans la tanière des jeunes loups de Pastef.
Le seul handicap de cette opposition c’est qu’elle n’a pas encore réussi à fédérer la jeunesse autour de leur combat.
Une véritable aubaine pour Ousmane Sonko et son parti. Mais attention, la réalité politique finit par rattraper tous les partis au pouvoir !
xibaaru