L’expert financier Ousseynou Ndiaye est formel. Analysant le renchérissement général des prix des denrées de consommation courante au Sénégal, il a émis un jugement sans appel à l’émission Objection de Sud Fm d’hier, dimanche 26 juin 2022. Pour lui, au Sénégal, «On importe de l’inflation».
«On se rend compte que le sac de riz, qui coûtait 15 000 F CFA, est à 25 000 F CFA. Le bidon d’huile est à 25 000 F CFA. Même le stick de café qui était à 25 F CFA est maintenant à 50 F CFA. Le kilo de viande, n’en parlons pas ; il était à 3 000 F CFA, maintenant, ça tourne autour de 4 000-4 200 F CFA. Donc, on constate que le coût de la vie s’est vraiment renchéri», a souligné Ousseynou Ndiaye, expert financier.
Invité de l’émission « Objection » d’hier, dimanche sur Sud Fm il a tenu à signaler en effet que cette flambée généralisée est étroitement liée au taux d’ouverture de l’économie sénégalaise qui est de 57 %. «C’est-à -dire que 57 % de notre production de richesse nationale provient de l’extérieur. Ce qui veut dire qu’on importe de l’inflation. Parce qu’il y a même des produits locaux que nous fabriquons au Sénégal qui ont pris un coût. Par exemple, le miel produit ici et qu’on achetait à 2 000 F CFA est à 3 000 F CFA, parce que les intrants qui sont utilisés pour la fabrication locale viennent de l’extérieur et on ne maîtrise pas les coûts qui ont un impact sur la production locale. Le taux d’inflation du Sénégal, il est à 6 %, selon les convergences avec l’Uemoa. Ce devait être de 3 %», analyse-t-il.
Et ce qui a davantage aggravé la situation, selon lui, c’est l’absence de politique de transformation des produits locaux qui pouvait permettre au pays d’être moins dépendant de l’étranger, surtout dans ce contexte de conflit russo-ukrainien avec ses conséquences néfastes sur la disponibilité des produits alimentaires.
Aussi dira-t-il : «Aujourd’hui, le Sénégal importe 500 milliards en produits alimentaires par an, alors qu’on a tout pour se nourrir : du poisson, des légumes, de la viande, du lait. Mais on continue à importer. Le problème, c’est qu’on n’a pas pu mettre en place une politique qui puisse nous permettre de transformer nos produits locaux», a-t-il expliqué au micro de Sud Fm.
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