Certains hommes ne cachent pas leurs intentions d’en finir pour de bon avec leurs épouses. C’est le cas d’un cadre du ministère de l’intérieur qui a préféré traîner sa femme devant le tribunal d’instance de Dakar.

Il l’accuse de bigamie, violences et voies de fait. Il s’agit, en effet, du nommé, M. Diouf, chef du service de la division logistique, proche de l’Agence de la sécurité de proximité qui ne peut plus supporter la descente aux enfers que lui fait subir L. Leda, son épouse née en 1985 et qui mène une vie entre la Belgique et le Sénégal.

Le plaignant qui soutient ne plus se sentir en sécurité avec cette dernière, lui reproche de chercher à le ruiner en tentant manifestement à fuir vers la Belgique où elle est basée depuis 1998. Il lui en veut pour avoir contracté deux (2) mariages notamment avec le nommé Patrick et un sénégalais du nom de M. Ba.

« J’ai tout fait pour madame pour qu’elle puisse vivre en paix au Sénégal. Elle a deux (2) enfants que j’ai adopté et que je prends en charge lors de ses absences. J’ai découvert qu’elle a contracté des mariages et depuis je veux divorcer, mais elle me menace jusqu’à vouloir attenter à ma vie, c’est depuis que j’ai décidé de quitter la maison dans laquelle nous vivions avec son fils et sa fille », a déclaré M. Diouf dans un procès public qui a tiré en longueur.

Face au juge, la prévenue n’a pas nié son lien avec le nommé M. Ba avec qui il s’est marié en 2018 en France mais réfute avoir contracté un mariage avec le sieur Patrick. « Mon mariage avec M. Ba est en procédure de divorce. Je me suis mariée avec Diouf en 2021. Il a toujours été au courant de ma situation depuis le 18 mars 2019 », a répondu L. Léda.

Selon elle, son époux a tout organisé pour que le mariage en communauté de biens ait lieu. Le lien a été scellé à la mosquée de Kounoune depuis le 15 juin 2021 après la conversion de la dame pour embrasser la religion musulmane. « Monsieur était animé par une ambition d’aller en Europe. Je lui ai dit que je pouvais l’aider d’autant que je vis là-bas. Notre union était assez spéciale, il savait que j’avais contracté un mariage et c’est lui même qui m’a dit que cela ne posait pas problème et qu’il pouvait se charger de tout », a clarifié l’accusé avant de rappeler le fond de leur mésentente.

« Je suis arrivée au Sénégal le 1er février 2019 et je voyage quasiment tous les 3 mois pour aller travailler et non pour l’abandonner. Monsieur m’a mené la vie dure même au sein de sa famille. Lors de mon retour, il y’a un plus de 2 semaines, monsieur a déterré quelque chose sur le jardin de la maison et me l’a jeté à la figure en me disant qu’il n’accusait personne. C’est comme ça qu’il est parti de la maison en soutenant qu’il voulait divorcer », a-t-elle confié avant qu’elle ne soit rectifiée par son époux.

« Mme a dit que je suis avec elle pour vouloir voyager. Elle sait que je suis un cadre du ministère de l’intérieur et cela fait juste quelques temps que j’ai voyagé avec le président de la République dans son avion, je n’ai pas besoin d’elle pour voyager, si je dépose dans n’importe quel ambassade, on me délivrera le visa », a soutenu M. Diouf qui l’accuse de vouloir mettre la main sur son patrimoine.

« Elle veut s’accaparer de mon véhicule qui est entre ses mains. Elle a voulu récupérer le congélateur, le salon, la chambre à coucher, les meubles pour s’enfuir, d’ailleurs, elle a mis en vente dans un site le véhicule parce qu’elle n’a pas d’argent pour s’enfuir. J’ai récupéré le reste du matériel de la maison lorsque j’ai été informé de son intention d’y faire main basse », a également souligné le plaignant. Mais pour l’épouse, le véhicule est sa propriété et que son mari le lui avait offert.

« Dans notre maison tout est venu d’Europe, il n’y a rien que monsieur a payé, j’ai tout amené. Monsieur s’est permis de prendre possession du matériel qui m’appartient et moi, je n’ai pas le droit de prendre quoi que ce soit. C’est absurde », a-t-elle rétorqué en incriminant le sieur Diouf d’avoir fait dans le faux et usage de faux dans ses démarches pour l’obtention d’un acte de mariage et des extraits de naissance pour ses enfants.

« Il envoyait toujours des Asp se charger des démarches administratives », a dit la dame.
Pour lesdits documents d’état civil, Diouf a soutenu profiter des audiences foraines pour matérialiser une procédure d’adoption des enfants de son épouse. Son épouse a démenti pour souligner que monsieur et lui même n’ont jamais été à une quelconque audience foraine pour l’adoption des enfants.

Dans sa plaidoirie, la partie civile a soulevé la constance dans la matérialité du délit de bigamie. Pour l’avocat, la mise en cause a contracté 2 mariages qui sont tous en procédure de divorce.
« Madame s’est marié à 2 reprises et a eu l’outrecuidance de contracter un autre mariage avec mon client. Elle vient ici se victimiser et vous montre qu’elle n’a aucune considération pour nos institutions. Mon client s’est sacrifié pour elle et l’a aidée dans ses ambitions. Elle sait qu’il a toujours été à l’aise et stable et elle a voulu profiter de lui. Mon client est sorti de la maison pour sa sécurité s’il continuait à y vivre, aujourd’hui, on ne parlerait plus de lui », a expliqué le conseil du plaignant. Il a demandé la condamnation de la prévenue pour les faits auxquels elle est poursuivie et a réclamé réparation à hauteur de 20 millions Fcfa.

Dans son réquisitoire, le parquet s’est interrogé sur les menaces de voies de fait et l’existence du délit de bigamie.

Pour la première accusation, le maitre des poursuites a considéré que les versions livrées par les deux (2) parties sont contradictoires et que le tribunal n’a pas suffisamment d’éléments de preuve. Il a demandé le renvoi des fins du délit de menaces et voies de fait.

Sur la bigamie, le ministère public a reconnu la matérialité des faits et a requis 6 mois assorti de sursis et 100.000Fcfa d’amende contre la prévenue.

La défense quant à elle, a salué l’intérêt des débats d’audience qui a permis de mieux comprendre le fond de ce dossier. Pour elle, toutes les parties ont fauté dans cette affaire et que les responsabilités étaient partagées. Sur les voies de fait, l’absence d’éléments de preuve impose le renvoi des fins de la poursuite en faveur de sa cliente. En ce qui concerne la bigamie, l’avocat a qualifié le jugement de l’acte de mariage de frauduleux matérialisé par la partie civile. Selon lui, le délit de bigamie mérite d’être écarté et croit que le plaignant s’est prévalu de sa propre turpitude. La défense a tout bonnement demandé de renvoyer sa cliente des fins de la poursuite.

L’affaire a été mise en délibérée au 8 septembre prochain…

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