Plusieurs études ont montré l’intérêt de la toxine botulique dans le traitement de la dépression, des troubles érectiles, de l’anxiété et même d’une maladie infantile.

Non, le Botox n’est pas utilisé seulement en chirurgie esthétique. Depuis quelques années, il intéresse les chercheurs dans le traitement de certaines maladies. Petit tour d’horizon des études montrant son intérêt thérapeutique.

Les troubles érectiles
Une méta-étude parue en décembre 2022 dans Urology a conclu que les injections de toxine botulique dans les cavités du pénis pouvaient améliorer les érections chez les hommes victimes de troubles érectiles. Les chercheurs se sont appuyés sur les données tirées de sept études portant sur le sujet. Le Botox a eu des effets bénéfiques sur la production d’une érection, mais également sur sa durée.

Comment les injections de Botox agissent-elles ? C’est simple. La toxine détend le muscle lisse des parois des vaisseaux sanguins de la verge, ce qui aide celle-ci à devenir dure.

Les vomissements de l’enfant
Les injections de toxine botulique se sont également révélées efficaces chez les enfants atteints de troubles de l’interaction intestin-cerveau. C’est ce qu’a montré une expérience menée chez vingt-cinq jeunes patients de l’hôpital pour enfants Ann & Robert H. Lurie de Chicago, aux États-Unis.

Lorsqu’elle était injectée dans le pylore (sphincter où l’estomac sort dans l’intestin grêle) pendant l’endoscopie, elle améliorait les nausées et vomissements chroniques. Les résultats ont été publiés en 2023 dans le Journal of Pediatric Gastroenterology and Nutrition.

Les migraines
En France, depuis 2021, la migraine chronique peut être traitée par des injections de toxine botulique de type A, comme l’indique la Haute Autorité de Santé (HAS). Elles sont proposées en deuxième intention, c’est-à-dire aux patients adultes qui n’ont pas répondu ou sont intolérants aux autres traitements prophylactiques de la migraine.

L’anxiété
En 2021, des chercheurs américains et allemands se sont appuyés sur une base de données américaine, rassemblant près de 40 000 personnes, pour étudier les effets indésirables des injections de Botox.

Ils ont découvert que les personnes signalaient beaucoup moins d’anxiété après leur traitement.

D’après leurs résultats révélés dans Scientific Reports, le risque d’anxiété signalé était de 22 à 72 % inférieur chez les patients traités au Botox pour des raisons esthétiques avec des injections dans les muscles du visage, contre les spasmes lorsque les membres supérieurs et inférieurs étaient ciblés, le torticolis avec les muscles du cou comme zone d’injection, et enfin, la migraine, avec des injections dans les muscles du visage et de la tête, détaille un communiqué.

La dépression
La même équipe de recherche a révélé un an plus tôt, en juillet 2020, que le Botox pouvait avoir des effets positifs sur la dépression. En prenant la même base de données, les scientifiques ont remarqué que les personnes ayant reçu des injections rapportaient beaucoup moins souvent de dépression que les patients suivant des traitements différents pour les mêmes conditions.

Ils présentaient un taux de dépression inférieur de 40 à 88 % par rapport au groupe témoin.

Comment l’expliquer ? “Si vous êtes déprimé, ce n’est pas juste une zone de votre front […] mais tous vos muscles qui sont tendus et contractés. Il y a une mémoire musculaire décentralisée”, avait indiqué le pharmacologue Ruben Abagyan, principal responsable des recherches. “En cassant cette mémoire et en détendant les muscles, vous brisez le lien entre la tête et les muscles.”

Les douleurs aux genoux
Enfin, en 2016, des chercheurs londoniens ont mené un essai auprès de 45 patients atteints du syndrome de surcharge fémoro-patellaire latérale, causant des douleurs aux genoux le plus souvent chez les coureurs ou les cyclistes. Les volontaires ont reçu des injections de Dysport, un type de toxine botulique, dans un muscle à l’avant et à l’extérieur de la hanche.

Résultats : 69% des participants n’ont pas eu besoin d’autre intervention médicale et leurs douleurs ont été complètement soulagées au cours des cinq années qui ont suivi les injections.

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