C’est désormais officiel ! Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a sa majorité absolue. Ousmane Sonko peut compter sur ses députés pour faire passer tous les projets de loi qui vont matérialiser la rupture.
Même si le parti au pouvoir a gagné, le premier ministre est face à un choix très délicat. Le moindre faux pas pourrait lui coûter très cher.
Le Pastef a eu sa majorité. Ousmane Sonko a tout raflé devant une opposition en perte de vitesse.
Face à la presse ce jeudi, le Président de la Commission des votes a donné les résultats provisoires de ces élections. Avec 1 991 770 voix, soit 54,97 % des suffrages exprimés, Pastef a obtenu une majorité de 130 sièges sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. La Coalition Takku Wallu Sénégal arrive en seconde position avec 531 466 voix soit 16 sièges.
La Coalition Jam ak Njarin a obtenu 330 865 voix pour 7 sièges et la Coalition Samm Sa Kaddu n’a pu obtenir que 222 060 voix pour 3 sièges au sein de cette quinzième législature.
Sonko confirme ainsi qu’il demeure un leader très politique.
Rares sont les leaders de sa génération capable de faire les mêmes choses que lui. Sonko est celui qui a permis à l’opposition, à travers Yewwi Askan Wi, de tenir tête à Macky Sall aux élections législatives de 2022.
Le même Sonko a permis à Bassirou Diomaye Faye d’être le cinquième président.
Libéré à la veille des élections, le patriote a tout fait pour que son poulain succède à Macky Sall. Aujourd’hui, le voilà qui vient de donner à son chef d’Etat une majorité absolue à l’Assemblée.
Maintenant l’artisan de la grande victoire des patriotes est face à un choix critique.
L’ancien maire de Ziguinchor devrait-il quitter la primature pour la présidence de l’Assemblée ? Ou devrait-il rester à son poste de PM ? Une question qui divise les droits de l’hommiste proches du PROS (Président Ousmane Sonko).
Selon Alioune Tine, Sonko devrait prendre les rênes de la présidence du Parlement afin de mieux servir le Sénégal et de garantir un équilibre des pouvoirs dans le paysage politique national. «Il doit quitter la primature pour la présidence de l’Assemblée nationale», a-t-il fait savoir.
Une position que ne partage pas un de ses camarades.
Le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, est loin d’être d’accord avec Alioune Tine. «Ceux qui disent que Sonko doit aller à l’Assemblée, ne veulent pas de la réussite du Projet Pastef. Sonko doit rester à la Primature aux côtés du Président Diomaye Faye, pour l’aider à avoir rapidement des réalisations. 5 ans passent vite dans un mandat», a-t-il fait savoir.
Car selon lui, le patriote en chef est l’homme qu’il faut à la Primature, pour appuyer Bassirou Diomaye Faye dans la réalisation de Projet.
S’invitant dans cette polémique, Moundiaye Cissé valide la thèse de Seydi Gassama.
«Sonko est mieux placé pour en décider, donc c’est un choix personnel.
Mais, il ne faut pas écarter son maintien à la primature sous prétexte d’une Dualité impossible entre les deux», répond-il.
Le directeur de l’ONG 3D insiste sur le poids du Président de Pastef sur la marche de l’Etat.
«En tout état de cause, Sonko sera indispensable à la bonne marche du Projet quelle que soit la station occupée», a-t-il fait savoir. Une position à laquelle adhère la majorité des membres du Pastef.
Ousmane Sonko doit trancher le débat. Le leader de Pastef doit éviter à ses partisans des débats puérils.
Mais une chose est sûre, quitter la Primature ne sera pas sans risque pour le leader de Pastef. Sonko est un élément clé du «Jub Jubbal Jubanti».
S’il prend le risque de laisser à Diomaye le soin de gérer le «PROJET» ça ne serait pas sans danger. Non seulement il perdrait le contrôle sur tout ce qu’il a bâti depuis des années. Mais il sera aussi isolé par rapport à la présidence.
De quoi faciliter la «liquidation» politique du patriote en chef.
Mais le perchoir ne serait pas aussi mauvais pour Ousmane Sonko.
Le président de l’Assemblée nationale est la deuxième personnalité de l’Etat. C’est lui qui assure la suppléance en cas de vacance du pouvoir présidentiel.
« En cas de démission, d’empêchement ou de décès, le Président de la République est suppléé par le Président de l’Assemblée nationale » (Article 39 de la Constitution).
En montant au perchoir, le Président de l’Assemblée voit aussi son revenu s’élever. Il a des avantages que les autres députés n’ont pas.
Alors il ne reste plus qu’à voir ce que Sonko fera.
Mais connaissant l’homme, les sénégalais peuvent s’attendre à une grosse surprise. Le patriote en chef n’est pas du genre qu’on télécommande. Il va encore faire le contraire de ce que tout le monde pense.
xibaaru