Fondé en 2014 par Ousmane Sonko, le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a réussi à s’imposer en un temps éclair. En créant ce parti, l’actuel premier ministre savait qu’il pouvait compter sur sa «force frappe».
Force composée par une jeunesse dévouée à la cause. Avec à la magie d’Internet, ces jeunes ont conquis l’espace politique. Grâce à la génération du «clic et du clac», les patriotes sont devenus maîtres sur la toile.
Rares sont les voix qui osaient les défier sur la place publique.
Ousmane Sonko leader de PASTEF – Les Patriotes (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité)
Contrairement à Macky Sall, Ousmane Sonko pouvait compter sur son armée virtuelle pour contenir toute menace venant de leurs adversaires.
Rien n’étant éternel, la situation est en train de changer.
Cette force est en train de s’affaiblir. Et l’affaire Badara Gadiaga est un véritable indicateur pour s’en rendre compte.
Pour une première fois, la génération du «clic et du clac» de Sonko est incapable de contenir, par des arguments solides, les attaques dont font face leur leader.
Le Pastef s’est fendu d’un communiqué pour afficher sa peine de voir des chroniqueurs s’en prendre à ses leaders.
Au cours du dernier «Jakaarlo» sur TFM, le chroniqueur Badara Gadiaga n’a pas ménagé le député Amadou Bâ de Pastef en accusant le parlementaire de raconter des «contre-vérités» au sujet d’une discussion sur le vote de la loi d’interprétation de la loi d’amnistie.
C’est sous ce rapport que le parti au pouvoir lance un appel au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) et au Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) à «remettre les choses à l’endroit».
«Face à cette situation, Pastef appelle avec fermeté le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (cored) à assumer pleinement leurs missions de régulation», lit-on dans la note. Pour le parti, ces dérives médiatiques sapent les valeurs du vivre-ensemble et menacent la stabilité du pays.
Le parti au pouvoir s’insurge contre ce qu’il considère comme «un détournement inacceptable du temps d’antenne du service public de l’information».
Badara Gadiaga (D) tire sur Amadou Ba (G) de Pastef
Sur les réseaux sociaux, ils sont en train de perdre le contrôle sur tout avec l’arrivée d’une nouvelle opposition qui utilise les mêmes armes des patriotes contre le duo Diomaye-Sonko.
«Armés d’un simple téléphone, ils informaient directement la population, qui les préférait largement aux journalistes classiques.
Une vraie machine de guerre travaillant bénévolement Une fois au pouvoir, ils ont cherché à structurer cette dynamique en lançant les 72 heures : une riposte collective et systématique contre toute personne critiquant leur gouvernement. Un véritable bloc de soutien s’était formé.
Mais cette machine bien huilée s’est brusquement enrayée», écrit un membre du parti de Ousmane Sonko sur Facebook.
Selon ce patriote, si le Pastef «se retrouve pris à son propre jeu, tourné en bourrique, car ses adversaires ont adopté les mêmes stratégies qu’il utilisait lorsqu’il était dans l’opposition (l’art de la dérision)».
Si Pastef l’actuel parti au pouvoir en est arrivé là, c’est aussi dû au fait que certains ont cru «qu’en accédant au pouvoir, il fallait forcément jouer dans la cour des grands, adopter l’attitude d’Icare, c’est-à-dire une posture plus institutionnelle, plus responsable, en abandonnant l’approche offensive qui avait fait leur succès», selon le Pastéfien.
Mais l’actuel parti au pouvoir ne pouvait avoir une autre attitude.
Pastef
Pastef n’est plus dans l’opposition.
Par conséquent, il ne peut plus se comporter d’une certaine manière. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Les membres du parti apprécieront. Mais ce qui ne passe plus inaperçu, c’est que le Pastef n’est plus cette machine virtuelle qui faisait peur. Sur la toile, la nouvelle opposition prend de plus en plus ses aises.
Ce qui ne va pas arranger certains patriotes qui veulent être les sentinelles du PROJET !
xibaaru