Le démarrage de l’exploitation du gaz de Gta devrait stimuler la croissance du Sénégal en 2025.

Dans son dernier rapport (janvier 2025) sur les perspectives économiques de l’Afrique, la Banque mondiale table sur une croissance de 9,7 % pour le Sénégal en 2025. Ceci devrait être le taux de croissance le plus élevé sur le continent.

La croissance en Afrique subsaharienne devrait se consolider pour atteindre 4,1 % en 2025, puis 4,3 % en 2026, sur fond de reflux de l’inflation et d’assouplissement des conditions financières. Si la croissance régionale a été plus faible qu’attendue en 2024, les prévisions ont été respectivement revues à la hausse, pour 2025 et 2026, à hauteur de +0,2 et 0,3 point de pourcentage. Ces moyennes masquent toutefois des disparités importantes.

D’après les prévisions de la Banque mondiale, le Sénégal devrait enregistrer le taux de croissance le plus élevé sur le continent avec 9,7 %.

La Mauritanie, avec qui le Sénégal partage le gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim (Gta), verra également sa croissance (7,8 %) boostée par l’exploitation de ce gisement. Dans l’Uemoa, la Côte d’Ivoire (6,4 %), le Bénin (6,4 %) et le Niger (8,5 %) devraient également enregistrer une forte croissance. En revanche, deux géants africains, le Nigeria et l’Afrique du Sud, resteront à la traîne du reste de la région malgré la reprise de la croissance prévue dans les deux pays, précise le rapport.

Si l’on exclut les deux plus grandes économies d’Afrique subsaharienne, la croissance régionale devrait grimper à 5,3 % en 2025-2026.

Les économies exportatrices de produits industriels (à l’exclusion du Soudan) devraient se redresser à mesure que la consommation des ménages s’améliore, entraînant le rebond du secteur des services. Dans un contexte de baisse de l’inflation, la réduction progressive des taux directeurs devrait stimuler la consommation privée et l’investissement dans de nombreuses économies d’Afrique subsaharienne sur la période de prévision, indique la Banque mondiale.

Dans le même temps, en raison des niveaux élevés d’endettement et de la hausse des coûts d’emprunts, les marges de manœuvre budgétaires seront limitées ; ce qui continuera de peser sur les dépenses publiques dans l’ensemble des pays de la région, prévient la Banque mondiale. Par ailleurs, le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait progresser en moyenne de 1,7 % par an en 2025-2026, soit un taux inférieur à la croissance moyenne des économies émergentes et en développement (même en excluant la Chine et l’Inde).

L’Angola, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale et le Soudan devraient même enregistrer une chute de leur revenu par habitant sur la période de projection.

Selon la Banque mondiale, environ 30 % des économies de la région n’auront pas retrouvé leurs niveaux de Pib par habitant pré-Covid-19 d’ici à 2026, soit autant d’années perdues sur le front de la progression des revenus et de la réduction de la pauvreté. Cependant, l’économie africaine fait face à de nombreux risques.

D’abord, la croissance mondiale pourrait être plus faible que prévue dans un contexte d’incertitude accrue et dans l’éventualité de réorientations défavorables en matière de politiques commerciales.

Ensuite, un ralentissement économique plus marqué qu’anticipé en Chine, une montée des tensions géopolitiques mondiales ainsi qu’une aggravation de l’instabilité politique et une intensification des conflits violents en Afrique subsaharienne.

Toujours selon le rapport, une inflation plus tenace que prévue pourrait maintenir les taux d’intérêt mondiaux à un niveau élevé ; ce qui accentuerait les difficultés auxquelles sont confrontés les pays lourdement endettés.

lesoleil

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