Plus de 763 milliards ont été mobilisés pour l’électrification rurale entre 2012 et 2022, a indiqué, mercredi, le nouveau directeur général de l’Agence d’électrification rurale (ASER), Jean Michel Sène.
Ce financement a permis la mise en place de deux plans stratégiques à savoir le plan national d’électrification rural (2015-2017) dont l’ambition était de faire passer le taux de 30% à 60% et le plan d’urgence d’électrification toujours en vigueur et qui a pour objectif d’atteindre 100% en 2025, a-t-il expliqué.
M. Sène s’exprimait au cours de la cérémonie de passation avec le désormais ex directeur général de l’ASER, Baba Diallo.
“En 2018, nous en étions à 42% et aujourd’hui nous en sommes à 62%”, a-t-il relevé.
Selon Jean Michel Sène, ”il reste du chemin à parcourir pour atteindre les objectifs escomptés, malgré les avancées notées dans l’électrification rurale”.
En 2023, note-t-il, “sur un total de 20.861 localités, seules 6.211 localités ont été électrifiées.
En d’autres termes plus de 14 mille localités ne sont pas encore électrifiées, soit plus de 4 millions de Sénégalais sans électricité”.
A cela s’ajoutent les disparités marquées entre les différentes régions, a-t-il poursuivi, soulignant, à titre d’exemple, que dans la région de Kédougou, “plus de 80% des ménages n’ont pas encore accès à l’électricité”.
Pour lui, “cet état de fait renseigne à quel point il urge de travailler à atteindre trois objectifs principalement pour réduire les inégalités sur toutes leurs formes”.
Il s’agit de “diminuer le gap existant entre les différentes régions dans le souci d’équité sociale, d’augmenter la célérité de l’accès universel à l’électricité avec une planification rigoureuse et une exécution efficace des projets”.
M. Sène entend également “remettre l’ASER au cœur des programmes d’électrification rurale pour lui permettre de jouer pleinement son rôle”.
Estimant que ces chiffres montrent à suffisance la nécessité d’établir une approche durable et de sortir de la logique d’urgence, M. Sène a promis de travailler à “impulser une nouvelle dynamique en collaboration avec le secteur privé dans l’optique de baisser les coûts de l’électrification rurale”.
Cela passera, à son avis, par “la réduction” de l’importation des matériels.
Il s’agit, dans le cadre des projets d’électrification rurale par système décentralisé, des panneaux photovoltaïques, des batteries et des câbles, des accessoires de ligne, des poteaux en bois, toujours importés, pour ce qui est du projet d’électrification par extension réseaux.
Le patron de l’ASER a annoncé qu’il mettra en place un système d’information harmonisé entre les différentes parties prenantes de l’électrification rurale (PUMA, PUDC, MCA, SENELEC et les concessionnaires) pour éviter les doublons dans l’exécution des projets.
Une cartographie dynamique sera également instaurée pour permettre aux Sénégalais de voir à temps réel le taux d’électrification rural, a-t-il annoncé.
Le Directeur général sortant, Baba Diallo, en poste depuis 2016, s’est réjoui de son bilan, soutenant qu’il a laissé un ”bel héritage” à son successeur.
Il dit avoir laissé un personnel relativement stable.
“L’Effectif de l’ASER était à 77 en 2016, et 83 aujourd’hui y compris les dix agents de la BID qui vont intégrer l’ASER à la fin de l’année…”, a-t-il dit.
M. Diallo a ajouté que sa gestion budgétaire, soumise à l’ensemble des corps de contrôle, a été “rigoureuse et transparente”.
lequotidien