Madame Dior Fall Sow est la première femme procureure du Sénégal. Diplômée à l’Université de Poitiers, la doyenne est rentrée au bercail pour servir son pays. Elle a intégré la magistrature en 1961, comme juge d’instruction. C’est le début de sa carrière…

Première partie
« J’ai fait mes études ici, au Sénégal, et en France. J’ai eu ma Maîtrise en Droit à l’université de Poitiers. J’ai également fait un DES de Sciences criminelles et quand je suis revenue au Sénégal, j’ai opté pour la magistrature.

J’ai commencé par être juge d’instruction à Saint-Louis en 1961. Je suis ensuite allée une année à Dakar comme substitut du procureur de la République avant de retourner à Saint Louis. C’est en 1976 que j’ai été nommée procureure de la République. J’ai été la première femme à avoir été nommée à ce poste.

C’était un challenge, parce qu’il fallait montrer que les femmes étaient en mesure d’occuper ce poste afin que d’autres puissent y accéder sans aucune autre difficulté.

Ensuite, après Saint Louis, j’ai été directrice de l’éducation surveillée et de la protection sociale au ministère de la Justice. Après, j’ai fait une pause de la justice en étant au niveau de la Sonatel, comme directrice des ressources humaines d’abord, puis comme directrice des affaires juridiques.

Quelques années après, j’ai retrouvé mes premiers amours et je suis allée au Tribunal pénal international pour le Rwanda, où je suis restée pendant plus de 8 ans.

Maintenant, je suis installée au Sénégal et je fais de la consultation nationale, régionale et internationale.»

Être première femme procureure de la République au Sénégal, un challenge ?

« C’était un challenge parce qu’à l’époque, les femmes n’étaient pas nombreuses. Je rends hommage aux premières femmes magistrates telles que Suzanne Diop qui a été la première femme à exercer cette profession, qui a ouvert la porte aux autres femmes.
Il y avait Mame Madior Boye, Andrésia Vaz, Maimouna Kane qui est malheureusement décédée et bien d’autres.

C’était un petit noyau de femmes, et je pense qu’elles ont dû en quelque sorte s’imposer pour qu’on les considère vraiment comme des magistrats à part entière, des magistrates.

C’était un challenge parce qu’il fallait qu’on montre en occupant des postes qui n’avaient jamais été exercés par des femmes, qu’il n’y avait aucune incapacité ou impossibilité pour que des femmes fassent les mêmes choses que les hommes dans la mesure où on avait suivi la même formation.

Quand j’ai opté pour la magistrature, on faisait à l’époque notre formation au Centre national des études judiciaires de Paris. Dans une promotion de six, j’étais la seule femme. Nous avons fait les mêmes études, nous avons fait le même parcours. Il était donc important que nous puissions faire les mêmes choses.

Alors, il y avait un fil conducteur qui a fait que nous avons, chaque fois qu’on a occupé un poste qui, auparavant, était occupé par un homme , montré qu’il n’y avait aucune différence et que les femmes étaient en mesure de pouvoir faire aussi bien et peut-être même quelques fois mieux que les hommes, le travail qui leur avait été confié. »

Entretien réalisé par Marième Cissé, Wathi

Partie 1

 

senego
Part.

6 commentaires

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