Scène de désolation à Poste Thiaroye, dans la banlieue dakaroise, où plus d’une centaine de mécaniciens et petits commerçants ont été contraints de quitter les lieux qu’ils occupaient depuis des années.
L’intervention musclée, menée sous la supervision de la police, suscite l’indignation des riverains et relance le débat sur la précarité des jeunes dans les zones urbaines.
Ce jeudi 10 avril 2025, l’ambiance était lourde à Poste Thiaroye, quartier populaire de la banlieue de Dakar. Des mécaniciens, installés depuis plusieurs années dans cette zone, ont été brutalement déguerpis, sous le regard impuissant des riverains.
Ils sont plus de cent à avoir reçu l’ordre de quitter les lieux, devenus pour eux un espace vital de travail et de subsistance.
Le terrain est aujourd’hui revendiqué par un promoteur immobilier qui affirme en être le propriétaire légal.
Appuyé par les forces de l’ordre, le processus de déguerpissement a été lancé sans ménagement : cantines détruites, ateliers démolis, étals des vendeurs de petit commerce renversés. Aucun espace n’a été épargné.
Matar Niang, l’un des porte-voix des sinistrés, n’a pas caché sa colère.
« Ce site est notre gagne-pain. On y travaille depuis plusieurs années . Aujourd’hui, on nous chasse sans solution de repli. Nous demandons l’intervention urgente du Premier ministre et du président de la République », a-t-il lancé.
Face à la détresse, certains sinistrés vont plus loin, affirmant que ce genre d’expulsion, menée sans alternatives viables, contribue à alimenter l’émigration irrégulière des jeunes.
« Quand on n’a plus rien à perdre, on prend la mer », lâche un jeune mécanicien désemparé.
igfm