Ce n’est pas le Parti socialiste, seulement, qui doit se reconstruire s’il ne veut pas disparaître de l’arène politique. L’Alliance pour la République doit suivre la même logique. C’est l’avis de Djimo Souaré, Député, vice-président du groupe parlementaire Takku Wallu, Président du conseil départemental de Goudiry.
Ce dernier reste convaincu que la formation politique dirigée par l’ancien chef d’Etat Macky Sall doit se reconstruire s’il ne veut pas périr. « Depuis les récentes élections législatives, le paysage politique sénégalais a connu un bouleversement significatif.
L’Alliance pour la République (APR), jadis éclatante et dominante, s’est retrouvée face à une défaite qui, bien que douloureuse, constitue une opportunité unique pour une introspection profonde », a, d’emblée souligné le député dans une note rendue publique hier.
Et pour Djimo Souaré, « cette série de défaites a commencé avec l’échec lors des élections présidentielles de 2024, suivi des législatives de novembre dernier. Il est temps pour nous, militants et responsables de l’APR, de réfléchir à l’avenir de notre parti.
Ce moment critique nous impose une alternative claire : reconstruire ou périr ».
Certes, il serait malhonnête, indique t-il, « de nier les réalisations majeures de l’APR sous notre leadership. Des progrès significatifs ont été accomplis dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé et de l’emploi. Ces avancées font partie de notre héritage et nous en sommes fiers.
Le président Macky Sall a pleinement joué sa partition, en menant à bien plusieurs réformes et en posant les jalons d’un développement durable.
Mais, s’accrocher uniquement à ce bilan, aussi élogieux soit-il, ne suffira pas pour regagner la confiance des Sénégalais ».
De l’avis du vice-président du groupe parlementaire Takku Wallu, l’heure est au changement et il faut s’adapter si l’on ne veut pas disparaitre : « Le monde change, le Sénégal change, et nous devons également nous adapter à ce changement. L’APR ne peut plus se contenter de regarder dans le rétroviseur. Nous devons développer un paradigme novateur et proposer une vision qui répond aux aspirations actuelles et futures des citoyens ».
Et pour ce faire, « un retour à la base reste une nécessité impérative.
Le temps est venu de reconstruire notre parti de manière structurelle et idéologique. Nous devons revenir à la base, là où tout a commencé. Ce retour à la base n’est pas seulement une stratégie, c’est une obligation. Nous devons recréer nos comités, réactiver nos sections locales et renforcer notre présence au sein de la diaspora.
La reconstruction implique également de former une nouvelle génération de leaders.
Il est impératif d’ouvrir le parti à de nouveaux visages, à des idées innovantes et à des thématiques actuelles. Un renouvellement des bases et des instances est incontournable. Du sang neuf est indispensable pour insuffler une nouvelle dynamique ».
Par rapport au comportement des acteurs de l’Apr face au régime actuel, le président du conseil départemental de Goudiry opte une « opposition constructive et thématique » : « Notre opposition au pouvoir actuel doit être intelligemment repensée. Nous ne pouvons pas nous contenter de critiquer pour critiquer, ni de rester bloqués dans des querelles rétroactives. Il faut adopter une posture constructive, axée sur des propositions concrètes.
Par exemple, les questions d’éducation, de santé, d’emploi des jeunes, de migration, d’équité territoriale, de transformation digitale et de réduction des inégalités doivent être au cœur de nos combats. Notre rôle en tant qu’opposition ne se limite pas à contrer le pouvoir en place. Nous devons être une force de proposition.
Offrons aux Sénégalais un projet sociétal novateur, pragmatique et ambitieux.
La politique n’est pas seulement une question de conquête du pouvoir ; c’est avant tout un engagement envers le peuple et ses aspirations ».
Poursuivant, il ajoute ; « La reconstruction de l’APR exige un travail idéologique profond. Nous devons réfléchir à ce que nous voulons incarner en tant que parti. Quelles valeurs défendons-nous ? Quel projet portons-nous pour le Sénégal ? Ce travail de fond doit être complété par une mobilisation stratégique à tous les niveaux : local, national et international.
Il est également crucial d’écouter les Sénégalais.
Quels sont leurs besoins réels ? Le dialogue avec les citoyens doit devenir une pratique régulière pour l’APR. Cela implique des rencontres communautaires, des consultations citoyennes et une présence accrue sur le terrain ».
Dans tous les cas, « nous avons deux choix : nous réinventer pour redevenir une force politique majeure ou disparaître dans l’oubli.
La reconstruction n’est pas une option, c’est une nécessité. En tant que membres de l’APR, nous avons la responsabilité historique de rebâtir notre parti avec humilité, détermination et vision.
Ce n’est qu’en nous adaptant aux nouvelles réalités et en proposant des solutions crédibles que nous pourrons regagner la confiance des Sénégalais.
L’APR doit être plus qu’un parti politique ; elle doit être un moteur de changement pour un Sénégal meilleur ».
Actusen