La Convention citoyenne du Djolof (CCD), créée par des ressortissants du département de Linguère (nord), s’est fixé l’objectif de conduire cette collectivité territoriale à une ‘’transformation sociale’’ portée par ses habitants, par ‘’l’écoute, la concertation et l’action collective’’, a-t-on appris du président de son comité directeur, l’ingénieur en urbanisme et aménagement du territoire Leyti Ndiaye.
Selon des documents reçus de cette organisation, M. Ndiaye a été désigné lors d’une assemblée générale qui s’est déroulée, samedi 3 mai, à Dakar. Comme les autres membres du comité directeur et ceux du comité de contrôle et d’éthique de la CCD, il va exercer un mandat de deux ans.
‘’Le Djolof a […] des défis spécifiques.
Très souvent, nos territoires sont oubliés des politiques publiques’’, a relevé d’abord Leyti Ndiaye pour invoquer les raisons de sa création.
Il explique ensuite que cet ‘’espace de formulation de propositions concrètes’’ a été mis sur pied pour ‘’créer une dynamique de transformation sociale portée par les habitants du Djolof eux-mêmes’’.
— Solidarité, transparence, intégrité et cohésion sociale —
‘’Notre mission est claire : mobiliser toutes les expertises du terroir pour valoriser les potentialités du Djolof, dans le cadre d’un développement durable. Nous voulons redonner confiance à nos communautés’’, a précisé Leyti Ndiaye.
La Convention citoyenne du Djolof va dérouler des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’entrepreneuriat, en plus de ‘’structurer un plaidoyer fort’’ pour doter le département de Linguère d’‘’infrastructures et de services publics’’, selon son président.
Il s’agira d’‘’ancrer nos projets dans une vision endogène du développement, bâtie par et pour les populations locales, en tenant compte de nos réalités, de nos ressources et de notre héritage historique et culturel’’, a expliqué l’ingénieur.
‘’C’est un sentiment de fierté et d’espoir qui m’anime […]
La mobilisation a été exceptionnelle et la qualité des échanges montre que les citoyennes et les citoyens du Djolof sont prêts à prendre leur destin en main. Nous avons posé les fondations d’un mouvement ancré dans l’écoute, la concertation et l’action collective’’, a-t-il ajouté après son élection à la présidence du comité directeur de la CCD.
Des participants à l’assemblée générale constitutive de la Convention citoyenne du Djolof
Cette organisation ‘’est née d’une volonté forte de structurer l’engagement citoyen autour de valeurs de solidarité, de transparence, d’intégrité et de cohésion sociale’’, a poursuivi M. Ndiaye.
Les statuts et le règlement intérieur de la CCD, proposés par un comité y ayant travaillé pendant ‘’six mois’’, ont été adoptés par l’assemblée générale, laquelle a constitué ses organes directeurs et a élaboré ‘’un plan d’action prioritaire’’ pour les deux années à venir.
‘’Ce plan d’action inclut notamment la lutte contre le sous-emploi, la promotion de la bonne gouvernance locale et la préservation des ressources naturelles du Djolof’’, a précisé Leyti Ndiaye.
— Une ‘’double vocation : agir et penser localement’’ —
‘’Nous voulons mobiliser toutes les expertises du terroir pour valoriser les potentialités du Djolof, dans le cadre d’un développement économique, social et culturel durable, a-t-il déclaré. Mais au-delà de l’action de terrain, la Convention citoyenne se veut aussi un véritable [cadre] de réflexion […]
Elle produira des mémorandums, des notes d’analyse et des propositions concrètes à l’attention des autorités publiques, des partenaires au développement et des collectivités territoriales.’’
Selon son président, la CCD a une ‘’double vocation : agir et penser localement, ce qui fait [sa] singularité’’.
‘’Nous voulons que tous les villages, quartiers et groupes sociaux se sentent représentés’’, a dit M. Ndiaye, tenant à préciser que ‘’ce n’est pas un projet porté par une élite, mais par la base’’.
‘’Le Djolof ne manque ni de talents ni de ressources, mais il manquait une organisation collective structurée.
La Convention citoyenne du Djolof est désormais ce levier. Nous invitons tout le monde à s’engager et à contribuer’’, a-t-il ajouté.
La CCD souhaite, selon les documents reçus de ses dirigeants, être ‘’une organisation forte, éthique et ouverte’’.
Sont interdits d’en être membres ceux qui font ‘’la promotion de valeurs que nous combattons’’, ceux qui ont ‘’des comportements non conformes à notre éthique’’ également, a prévenu l’un de ses dirigeants, sans autre précision.
L’organisation réunit des personnes de toutes les catégories socioprofessionnelles, dont des cadres, des étudiants, des retraités, des sans-emploi et des ressortissants du Djolof vivant à l’étranger. C’est un cadre ‘’apolitique et non confessionnel’’.
aps