Sur sa page Facebook, Cheikh Tidiane Cissé a récemment partagé un texte incitant à une réflexion profonde sur la décision stratégique de Macky Sall concernant la candidature de Karim Wade.

Ce texte soulève des questions cruciales sur les enjeux politiques et électoraux entourant cette décision.

Plongeons-nous dans cette analyse perspicace qui éclaire les coulisses du jeu politique sénégalais et invite à une introspection sur les stratégies et les motivations des acteurs clés.

Il y a un an, je publiais un article dans lequel je faisais le constat que Mbacké était le département le plus hostile à Macky depuis son accession au pouvoir en 2012. Je pressentais que la bataille de Mbacké serait déterminante pour l’élection présidentielle de 2024.

Il est important de rappeler que Mbacké avait accordé 58% de ses voix au candidat Idrissa Seck lors de l’élection présidentielle de 2019, un exploit difficilement répétable.

Bien que le Pastef semble avoir gagné du terrain dans ce département depuis 2021, il est important de noter aussi que les habitants de Mbacké ont voté à 69% en faveur de la coalition Wallu lors des législatives de 2022.

Pour être clair, le président Macky Sall et ses conseillers ont présagé qu’en l’absence de Karim Wade, les voix de Mbacké se reporteraient sur le candidat Diomaye, affaiblissant ainsi davantage le candidat Amadou Ba, déjà en ballotage face au même Diomaye selon les sondages.

Les cinq premiers départements en termes de votants au Sénégal sont : Dakar, Thiès, Pikine, Mbacké et Mbour (avec au moins 350 000 inscrits pour chacun de ces départements). Ensemble, ces départements représentent le tiers du fichier électoral, soit 32% des inscrits.

Les 49 autres départements se partagent le reste des électeurs.
1. Dakar est un territoire disputé qui ne se livre jamais entièrement. La division entre Takhawu et Pastef a fragilisé l’opposition en perspective de 2024, les deux ex-alliés nous ont offert le spectacle de batailles rangées lors des manifestations anti-report. Ils ont oublié que « l’Essentiel » était pour maintenant, et que Benno a mot à dire (30% en 2022).

2. Thiès a voté pour YAW à 47% lors des législatives et à 47% pour Idrissa Seck lors de l’élection présidentielle de 2019. Les Thiessois sont un électorat difficile à convaincre, et la qualité des campagnes électorales aurait été déterminante, une réalité que Macky comprend.

3. Pikine a soutenu Wallu à 53% en 2022. L’absence de Karim change la donne pour le troisième département electoral. On peut présumer que Macky Sall a pensé que le report des voix ne se ferait pas en faveur de Benno.

4. Mbacké a autant d’électeurs que les départements de Ziguinchor, de Bignona, d’Oussouye et de l’Europe de l’Ouest, du Centre et du Nord réunis.

5. Enfin Mbour a voté majoritairement pour Benno (46 %) lors des législatives de 2022 et à 63% pour Macky lors de la présidentielle de 2019.

En conclusion :
Macky a voulu remettre Karim Wade dans la course pour les intérêts de sa propre coalition et non pour faire plaisir à l’exilé de Doha.

Malgré tous les pronostics, le candidat de Macky aurait pu gagner si Karim Wade avait participé au scrutin en février 2024 et si les oppositions continuaient à se tirer dans les pattes.

On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Les élections sont gagnées uniquement après décompte et proclamation des résultats, pas avant ! Yaya Jammeh a accepté la victoire de Adama Barro avant de le renier le lendemain. Il faut rester concentré 😊

Le plan initial de Macky est tombé à l’eau. Même en forçant la participation de Karim, ce qui est probable, des reports du PDS vers Pastef se feront. Il faut s’attendre à ce que d’autres leviers de déstabilisation soient activées et c’est déjà en cours.

sene1

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