En mai dernier, des responsables d’une division spéciale du cœur de la Défense américaine ont fait un rare effort de transparence en présentant leurs conclusions dans un vaste rapport sur les OVNIs. C’était la première fois que l’administration de l’Oncle Sam mentionnait officiellement ce dossier depuis plus de 50 ans, et elle semblait enfin déterminée à le faire plus souvent.
Lors d’une grande audience publique sur la question des OVNIs, certains responsables ont reconnu la légitimité de certaines protestations qui duraient depuis des décennies déjà. Le gouvernement américain espérait lever ce que certains considèrent comme un tabou contre-productif. En substance, le raisonnement est simple ; si l’on entretient le mystère autour de ce genre d’observations, on prend aussi le risque de passer à côté de découvertes importantes.
Et pour y parvenir, le gouvernement avait expliqué qu’il devait désormais se montrer plus transparent à ce niveau; il comptait notamment embrasser son rôle dans « la contextualisation et l’analyse de ces rapports ». Des propos qui ont donné de l’espoir aux chasseurs d’aliens… sauf que l’Oncle Sam n’a pas mis bien longtemps à retomber dans ses travers !
Les chasseurs d’OVNIs face à un mur administratif
C’est en tout cas ce que révèlent les équipes de The Black Vault (TBV) dans un billet repéré par Space.com. TBV est un site qui a déjà partagé des milliers de pages de documents militaires officiels sur des observations d’OVNIs. Il ne s’agit pas pour autant de pirates ; ces documents, l’organisation les obtient par l’intermédiaire d’un processus tout à fait légal baptisé « Requête Freedom of Information Act », ou requête FOIA.
C’est une loi qui autorise le public à déposer une demande officielle afin d’accéder à des documents fédéraux parfois confidentiels. The Black Vault se sert de ce canal administratif pour alimenter sa base de données ; le groupe émet systématiquement une requête officielle dès qu’un document présente la moindre mention d’un OVNI ou d’un phénomène associé.
Cette procédure est relativement ancienne, mais elle n’a pas toujours été d’une grande aide dans le cadre des OVNIs ; dans la plupart des cas les plus intéressants. Comme on peut s’y attendre, il ne s’agit en aucun cas d’une garantie. Il existe une liste de neuf exceptions qui autorisent les agences concernées à refuser l’accès aux documents. TBV et les autres demandeurs ont donc souvent été déboutés par une administration traditionnellement très frileuse lorsqu’il s’agit de communiquer sur ce sujet.
L’organisation se montrait désormais plus optimiste après ce rapport ; puisque la Défense américaine semblait enfin convaincue de l’intérêt de discuter publiquement de ses images d’OVNIs avec le grand public, on pouvait s’attendre à ce qu’elle soit aussi plus encline à les partager. Mais force est de constater que la bonne foi affichée en mai dernier a été de courte durée ; TBV a en effet essuyé un refus cinglant.
Lever le “tabou”, mais pas trop non plus
Le site a publié la réponse du gouvernement à sa demande. L’US Navy admet l’existence de nombreuses vidéos d’OVNIs supplémentaires, mais elle annonce aussi qu’il ne faut pas s’attendre à les voir émerger de sitôt. Elle estime en effet que leur contenu pourrait poser un risque pour la sécurité nationale des États-Unis.
« La publication de ces informations endommagerait la sécurité nationale et pourrait offrir des informations de grande valeur à nos adversaires vis-à-vis des capacités opérationnelles et des vulnérabilités du Département de la Défense et de l’US Navy », indique le texte avant de préciser qu’« aucune section de ces vidéos ne peut être isolée afin d’être publiée ».
La nature exacte du risque posé par ces enregistrements demeure inconnue. Ils pourraient présenter des militaires américains en opération dans une zone stratégique que l’état-major américain voudrait garder secrète. Les vidéos pourraient aussi montrer des appareils équipés de matériel expérimental ou secret-défense, par exemple.
Au bout du compte, toutes les suppositions sont permises, même les plus hasardeuses. Et c’est une volte-face regrettable, car c’est précisément ce que la Défense américaine voulait empêcher avec son effort de transparence. Son porte-parole affirmait ainsi que l’agence voulait sortir de ce « cercle vicieux de secret excessif et de spéculation », et que « tout secret malvenu serait un obstacle à la résolution du mystère ».
Comme de nombreux observateurs l’avaient suggéré, il semble donc que l’audience publique de mai dernier n’était effectivement qu’une façade, un effort de communication sans réelle portée. Autant dire qu’il va encore falloir patienter encore un long moment avant de faire tomber le « tabou » dont parlait explicitement l’administration ce printemps…
The Black Vault
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