Le candidat Idrissa Seck qui aspire à devenir le cinquième président de la République sénégalaise à l’issue de l’élection prévue le 24 mars prochain, compte mettre en place un programme de formation massive, pratique et décentralisée des jeunes en adéquation avec les besoins et opportunités locales, dans les secteurs de l’agriculture, d’élevage, de la pêche etc.
Idrissa Seck ambitionne de développer la formation technique en milieu rural, en vue de la professionnalisation des organisations communautaires de base essentiellement composées de jeunes comme les ASC.
Il projette de créer et développer des pôles industriels adossés sur les chaines de valeur agricoles et minières pour une création massive d’emplois pour les jeunes .
Une fois à la magistrature suprême, Idrissa Seck s’engage à augmenter les fonds d’accompagnement des jeunes pour la création d’entreprise dans les domaines de l’agro-business, de la transformation et d’exportation de produits halieutiques, mécanique, menuiserie, inventions technologiques, etc.
Dans le secteur de l’agriculture, il prévoit de réaliser des infrastructures hydroagricoles nécessaires pour accroitre et diversifier les productions agricoles avec la création de milliers de fermes tout en assurant un fonctionnement optimal des différentes chaînes de valeur agricoles avec un accent particulier sur la transformation sur place.
Dans son projet, il est prévu de mettre en place des agrovilles afin d’attirer les jeunes vers l’agriculture.
Il sera aussi mis en place, dans chacune des zones de développement, un Office de développement rural chargé d’assister et d’encadrer les agriculteurs en termes de formation, de recherche et de vulgarisation des savoirs et savoir-faire, d’accès aux financements.
Cet office se chargera aussi de réaliser et de relever le niveau des infrastructures communautaires et des services de base ; de renforcer institutionnellement les organisations paysannes pour en faire de véritables partenaires de l’Etat dans sa démarche de modernisation de l’agriculture ; d’assurer l’encadrement technique et la labélisation des produits agricoles ; et de développer une logistique agricole nationale intégrée (achat de semence et d’engrais – stockage et conditionnement, distribution- stockage et conservation récolte puis exportation).
Immatriculation, géolocalisation et assurance, obligatoires pour avoir une licence de pêche artisanale
Concernant la pêche, Idrissa Seck promet de promouvoir une gestion durable, la régénération et la résilience des secteurs halieutiques, de développer des chaines de valeur de biens et services halieutiques, maritimes et écosystémiques, de promouvoir la pêche continentale, la pisciculture et l’aquaculture paysannes.
Il mettra en place des instruments financiers adaptés aux besoins de la nouvelle politique d’économie bleue et de pêche du Sénégal et instituera une véritable licence de pêche artisanale pour préserver les droits et intérêts des communautés de la pêche artisanale pour l’accès à la ressource.
Il est prévu de renforcer les capacités de recherche et d’évaluation des stocks du nouvel Institut de recherche océanographique et de la pêche du Sénégal qui sera créé mais aussi de généraliser l’immatriculation, la géolocalisation et l’assurance pour toutes les pirogues de pêche artisanale et en faire des conditions nécessaires pour avoir une licence de pêche artisanale.
Importation de 2 000 mâles de race Gouzéra avec une subvention de 75%
Pour le sous-secteur de l’élevage, le candidat Idrissa Seck ambitionne de promouvoir l’entreprenariat par l’organisation des acteurs, leur formation et leur faciliter l’accès au crédit.
Il compte aussi améliorer génétiquement le cheptel bovin par l’importation annuelle de 2 000 mâles de race Gouzéra sur une période de 5 ans avec une subvention de 75%, tout en multipliant les unités pastorales pour sécuriser le foncier pastoral et améliorer les conditions de la vie pastorale.
Il promet de mettre en place un programme annuel de lutte contre les feux de brousse en vue de préserver les pâturages, aliment essentiel du cheptel.
Ce programme sera financé par le budget de l’état et consistera en la réalisation de pare-feu dans toute la zone sylvopastorale y compris le Ranch Djibo Leyti Ka, l’augmentation des équipes d’intervention et l’achat d’équipements de secours en cas de nécessité.
Il prévoit de mailler toute la zone sylvopastorale et les zones d’accueil de la transhumance d’infrastructures pastorales (forages pastoraux, mares, aires de repos, parcs à vaccination) et d’identifier, construire et sécuriser les parcours du bétail.
Le candidat à la présidentielle promet aussi de mettre en place des cadres de concertation à l’échelle des départements entre éleveurs et agriculteurs pour une bonne application de toutes les lois touchant l’espace pastoral.
Un nouveau régime fiscal pour les secteurs agricoles, foncières et immobilières
Sur la fiscalité, Idrissa Seck promet d’établir un nouveau régime fiscal pour les secteurs agricoles, foncières et immobilières, de mettre en œuvre une nouvelle fiscalité pour les services financiers, les assurances et les télécommunications.
Il est d’avis que l’amélioration de la mobilisation des ressources domestiques devrait passer par une nouvelle fiscalité par les dits secteurs.
Il s’engage à concevoir une nouvelle fiscalité pétrolière, gazière et extractive, car explique-t-il, avec les immenses potentialités et les découvertes récentes, il urge de réfléchir à une véritable fiscalité de l’industrie extractive, pétrolière et gazière.
A l’en croire, le potentiel pétrolier, minier et gazier offre d’immenses niches fiscales pour les finances publiques du Sénégal
Aussi, il sera établi une fiscalité pour la santé publique (tabac, corps gras alimentaire, alcool, produits cosmétiques etc.). Il s’agit, selon le candidat, d’assurer la protection de la santé des populations par une fiscalité propre aux produits ayant une certaine incidence sur la santé publique, mais également une meilleure mobilisation des recettes fiscales.
Il est également prévu de mettre en place une fiscalité adaptée au secteur informel. Il explique le secteur informel, qui polarise beaucoup d’acteurs et très insuffisamment fiscalisé, est une importante niche fiscale à explorer par une politique d’élargissement de l’assiette.
Le candidat du Parti Rewmi compte aussi initier une fiscalité locale pour l’autonomisation des collectivités territoriales.
En ce sens, il indique que dans le contexte de l’approfondissement de l’Acte III de la décentralisation, il est important de mettre en place une véritable fiscalité locale afin de faire de l’autonomie de gestion des Collectivités territoriales une réalité.
Actu-Economie