« La prise en charge des brûlés graves en Afrique : Problématique, Enjeux et Perspectives ». C’est le thème principal qui a été retenu pour les besoins du 10ème congrès de la Société panafricaine en pathologie brulure (PABS).

Ainsi, en l’espace de 72 heures, du mercredi 8 au vendredi 10 novembre, Dakar sera le point d’attraction pour le monde de la recherche sur la brûlure grave et sa prise en charge.

Avec, à la manette, le médecin Colonel Mouhamadou Mansour Fall, Chef du service réanimation chirurgicale de l’Hôpital principal et Unité des Brûlés, Président du comité d’organisation du congrès PABS et le Professeur Oumar Kane, Agrégé d’anesthésie-réanimation CHU FANN/UCAD, Président du comité scientifique. Ainsi, après le premier congrès de la PABS qui a été organisé en pays francophone à Abidjan, en mai 2015, grâce à l’engagement sous régional du Dr Brigitte Wilasco (décédée en janvier 2023), Dakar a pris le relais.

Le 9ème congrès de la PABS, initialement prévu à Dakar pour octobre 2021, a été remplacé par un congrès en virtuel (on line) à cause de la pandémie à Covid 19, en octobre 2021. Ce fût, pourtant, l’occasion d’une participation massive, avec des thèmes pertinents et transversales.

Le choix de Dakar est, sans aucun doute, arrivé à point nommé, car une bonbonne de gaz a explosé dans une maison dans la Commune de Derklé, à Dakar, le vendredi 15 septembre 2023, et a fait 11 victimes, toutes membres d’une même famille, avec 8 décès. On a connu aussi l’explosion qui s’est produite, le 24 mars 1992, lors du transvasement d’ammoniaque d’un camion-citerne dans une cuve de l’usine de la SONACOS (Société nationale pour la commercialisation des oléagineux du Sénégal).

L’explosion avait projeté les débris du camion à plusieurs dizaines de mètres, tuant sur le coup une quarantaine d’ouvriers qui se trouvaient près des cuves et brulant grièvement ceux qui travaillaient dans les ateliers voisins.

En plus de ces accidents qui se sont soldés par plusieurs brulés graves, les cas isolés dans les domiciles et dans les milieux de travail ne se comptent pas au Sénégal.

À l’origine, la cohabitation avec le danger (gaz butane, produits dangereux comme les acides, les produits inflammables comme le super carburant, le kérosène dont les camions vides comme remplis, circulent à longueur de journée sur les route), sans oublier l’exploitation prochaine du gaz et du pétrole sénégalais qui va faire du Sénégal un pays pétrolier.

Et pourtant, malgré la multiplication du risque, la prise en charge des victimes de brûlure laisse à désirer avec la rareté des centres dédiés et le nombre infimes de spécialistes.

L’expérience à l’Hôpital Principal de Dakar, en 12 ans à l’Unité de Traitement des Brûlés (UTB), révèle que la problématique de la réanimation du brûlé grave au Sénégal est secondaire aux lacunes de la prise en charge pré hospitalière rapide, à une offre limitée de lits d’urgence et de réanimation, ou de centre de traitement des brûlés, note un communiqué parvenu à Emedia.

Avant de poursuivre pour souligner que les patients arrivent à l’hôpital après des délais prolongés, le plus souvent sans secours médicalisés, provoquant ainsi des complications initiales précoces chez les victimes. Les circonstances accidentelles sont dominées par les accidents domestiques (61,5 %), suivis par les accidents du travail (28,5 %), précise notre source.

Fort de tout cela, le choix de Dakar pour abriter le 10ème Congrès de la Pan African Burn Society (PABS), les 8, 9 et 10 Novembre 2023 est fort justifié.

Cerise sur le gâteau, la participation, cette année, de l’International Society for Burn Injury (ISBI) est soulignée. Ce congrès de Dakar aura pour Marraine Feue le Dr Brigitte Wilasco, ancienne chef du service de centre des brûlés d’Abidjan, qui est la pionnière sur l’avènement de la brûlologie en Afrique de l’Ouest.

L’un dans l’autre, le Sénégal, étant une référence en Afrique dans le domaine de la prise en charge des brûlés par certaines de ses ressources humaines et ses actions de réponse régionale sous l’égide de l’OMS, a été choisi pour abriter ces assises, dans un contexte marqué par l’accroissement des risques avec la perspective de l’exploitation pétrolière et gazière.

emedia

Part.

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